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Électrifier les nouveaux projets industriels pourrait coûter

par Jeromec, jeudi 26 octobre 2023, 13:00 (il y a 750 jours) @ Jeromec

Des belles usines à piles, subventionnés avec de l'électricité vendue à perte que l'on doit compenser en achetant de l'électricité produites par des usines au CHARBON et nucléaires aux États-Unis! Et on interdit les nouvelles installations au GAz NATUREL qui est beaucoup mieux que le Charbon et nucléaire!

Et ils nous cachent les contrat$


https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2021124/hydro-quebec-electricite-couts-industries-...

Électrifier les nouveaux projets industriels pourrait coûter cher aux Québécois

Des experts s'inquiètent que l'octroi d'électricité au rabais à des usines comme Northvolt soit payé par la collectivité.


Le premier ministre du Québec, François Legault, lors de la conférence de presse annonçant l'investissement de Northvolt, le 28 septembre dernier.


Thomas Gerbet
Publié à 4 h 00 HAE
Avec tous les projets industriels et la demande d'électricité qui augmente, Hydro-Québec pourrait devoir recourir davantage à l'achat d'électricité sur les marchés extérieurs, pour ne pas en manquer. Et ça peut lui revenir très cher.

Quelques journées de grand froid en hiver, où la consommation atteint son maximum, constituent le gros du problème pour Hydro-Québec. Le 3 février dernier, les Québécois ont battu un record avec une utilisation de 43 124 mégawatts (MW), malgré les efforts momentanés de réduction de la consommation par certaines industries.

On est serrés, reconnaissait le ministre de l'Économie et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, au mois de mai, alors qu'il restait 1000 MW de puissance disponible pour des projets industriels. Or, ces 1000 MW ont depuis été attribués.

La liste des 11 projets bénéficiaires n'a pas été rendue publique, mais on sait qu'elle inclut l'usine de batteries de Northvolt, qui aura besoin de 200 MW pour sa première phase et de 160 MW de plus pour sa deuxième phase.

Le réseau d'Hydro-Québec est fortement sollicité en hiver avec les besoins en chauffage.

Nous avons voulu savoir si le gouvernement avait posé comme condition à l'octroi des mégawatts aux industriels comme Northvolt une obligation de « s'effacer » durant les pointes, soit de réduire temporairement la production pour éviter un manque de puissance pour la collectivité.

Les producteurs de cryptomonnaies ont par exemple l'obligation de s'effacer (Nouvelle fenêtre) un certain nombre d'heures par année. Le cabinet du ministre a renvoyé notre demande vers Hydro-Québec.

Les conditions d'alimentation électrique des clients autorisés ne sont pas encore signées. [...] Les ententes et contrats commerciaux sont confidentiels.

Une citation dePhilippe Archambault, chef Médias et affaires gouvernementales à Hydro-Québec
Selon Jean-Pierre Finet, analyste au regroupement des organismes environnementaux en énergie, on va payer Northvolt pour qu'elle s'efface en pointe.

La société d'État assure qu'elle demande à tous ses nouveaux clients industriels des efforts soutenus en efficacité énergétique et en gestion de la puissance, sans préciser lesquels.

Quel effort fera la méga-usine de Northvolt? C'est confidentiel, répond Laurent Therrien, porte-parole de l'entreprise suédoise.

Nous avons signalé à Hydro-Québec notre intention de donner de la prévisibilité à notre consommation d’énergie en période de pointe et de limiter notre consommation durant ces mêmes périodes pour les étapes du procédé qui le permettent, précise-t-il toutefois.

Hydro-Québec achète jusqu'à 121 ¢/kWh la puissance manquante
Quand la société d'État manque de puissance en période de pointe, comme lors de celle du 3 février, elle doit importer de l'électricité. Pour permettre à des entreprises comme Northvolt de produire à moins de 6 cents le kilowattheure, on paie le gros prix sur les marchés extérieurs.

On ne connaît pas encore le coût de ces achats pour 2023, mais la société d'État nous dit qu'elle a payé en moyenne 9,7 ¢/kWh, en 2022, sur les marchés extérieurs, avec une variation de prix entre 2,1 ¢/kWh et 120,9 ¢/kWh.

Au total, l'an dernier, Hydro-Québec a dépensé 430 millions de dollars pour aller chercher plus de puissance.

Des tarifs spéciaux dénoncés
On ignore encore quel tarif paiera Northvolt, puisque des discussions sont encore en cours, mais l'entreprise nous dit s'attendre à payer le tarif régulier des industries, le tarif L, sans que cette information puisse être vérifiée.

Le professeur et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie à HEC Montréal Pierre-Olivier Pineau rappelle que le gouvernement a consenti un rabais à la minière Nouveau Monde graphite (Nouvelle fenêtre), qui paiera 20 % de moins que le tarif L, à environ 5 cents le kilowattheure. Il juge très problématiques ces contrats spéciaux où le rabais accordé est le plus souvent confidentiel.

Combien de rabais pour Northvolt? J’ai presque peur de l’apprendre. […] Lorsque le gouvernement impose à Hydro-Québec de signer des contrats spéciaux avec des industries, ce sont tous les autres consommateurs qui doivent payer cette subvention.

Une citation dePierre-Olivier Pineau, professeur et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie à HEC Montréal
Hydro-Québec précise que Nouveau Monde graphite n'a pas de contrat spécial, mais un rabais sur le tarif L du ministère des Finances. Au Québec, seuls neuf clients industriels (des alumineries) paient un tarif spécial, et ces clients consomment la moitié de l'électricité utilisée par le secteur industriel.

Le professeur de physique à l'Université de Montréal et directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier, Normand Mousseau, est du même avis : Je pense qu’il est naturel que les Québécois comprennent ce qui est donné (ou non) aux entreprises et le niveau potentiel de subvention payé par les autres consommateurs d’électricité au Québec.

Comme tous les nouveaux approvisionnements sont plus chers que les anciens, chaque fois qu’on augmente la demande, on fait augmenter les prix moyens pour tout le monde.

Une citation deNormand Mousseau, professeur de physique à l'Université de Montréal et directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier
Un avis partagé par le président de l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité. Jocelyn B. Allard dit qu'à chaque nouvelle charge que nous ajoutons sur le réseau d’Hydro-Québec, ça coûte plus cher que ce que ça rapporte.

Selon nos informations, les nouveaux approvisionnements éoliens devraient se faire à 7 ou 8 ¢/kWh, et Hydro-Québec anticipait même, dans un mémoire remis au gouvernement en janvier, qu'elle produirait à un coût d'approximativement [de] 11 ¢/kWh. On est bien loin des 3 ¢/kWh qu'on a connus avec l’électricité patrimoniale.

Quand on sait qu’on va produire à plus de 8 ¢/kWh, je ne comprends pas le modèle d’affaires qui consiste à vendre au rabais, sous le tarif L (environ 5 ¢/kWh). C’est appauvrir le Québec plutôt que l’enrichir.

Une citation dePierre-Olivier Pineau, professeur et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie à HEC Montréal
Selon le professeur Pineau, il serait « plus sain » que les prix de vente et le prix d'achat soient alignés, ce qui rejoint les propos du nouveau PDG de la société d'État, Michael Sabia, qui évoquait devant les employés, fin septembre, la nécessité d'ajuster les prix pour mieux refléter la réalité selon laquelle l’électricité est devenue un actif précieux.


Le secteur industriel ne doit pas être montré du doigt, selon le président de l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité. Jocelyn B. Allard rappelle que le secteur résidentiel paie, lui aussi, moins cher que le coût qu’il fait encourir à Hydro-Québec pour être desservi.

On peut notamment penser au fait que les résidents consomment davantage d'électricité le soir et le matin, aux heures de pointe, à un moment qui coûte plus cher, contrairement aux usines.

La société d'État confirme que l'interfinancement [est] favorable aux clients résidentiels.

Mercredi, à l'Assemblée nationale, le premier ministre François Legault a déclaré que ce qu'on est en train de faire avec Northvolt, la batterie, ça va être payant, ça n'aura aucun impact sur les tarifs résidentiels.

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, lui a demandé s'il pouvait s'engager aujourd'hui à ce que les tarifs d'électricité des Québécois ne subventionnent pas directement ou indirectement les projets batterie.

C'est plutôt le contraire, a répondu M. Legault. Dans le passé, les tarifs commerciaux ou industriels ont subventionné le résidentiel. Nous avons demandé au bureau du premier ministre si son affirmation tient toujours aujourd'hui. Il nous a répondu que oui. Reste à voir si ce sera le cas à l'avenir.

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