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La Divine Matrice de Gregg Braden

par Axelle, dimanche 26 juin 2011, 20:49 (il y a 5170 jours)

C'est un peu long je l'admet, mais fort intéressant.
N'étant pas très futée pour insérer un texte, c'est la façon
la plus simple que j'ai trouvé pour vous le partager.

Table des matières
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ix
Première partie – Découvrir la divine matrice :
le mystère unissant toutes choses
Chapitre 1 Q. : Qu’y a-t-il dans l’espace vide ?
R. : La Divine Matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Chapitre 2 La destruction du paradigme :
des expériences qui changent tout . . . . . . . . . . . . . 41
Deuxième partie – Le pont reliant l’imagination et la réalité :
comment fonctionne la Divine Matrice ?
Chapitre 3 Sommes-nous des observateurs passifs
ou de puissants créateurs ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Chapitre 4 Une fois connecté, on l’est à jamais :
l’univers est holographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Chapitre 5 Quand ici et là ou alors et maintenant sont
synonymes : le temps et l’espace abolis
dans la Matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .141
Troisième partie – Messages de la Divine Matrice :
vivre, aimer et guérir dans la conscience quantique
Chapitre 6 L’univers nous parle : messages provenant
de la Matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Chapitre 7 Interpréter les miroirs des relations :
messages provenant de nous-mêmes . . . . . . . . . . .187
Chapitre 8 Réécrire le code de la réalité :
vingt clés pour créer consciemment . . . . . . . . . . . 229
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
À propos de l’auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
v
J’ai dans l’âme
une infime goutte de connaissance.
Qu’elle se dissolve dans ton océan.
– Rumi
« Toute matière provient d’une force et n’existe que par celle-ci […].
Nous devons présumer l’existence, sous cette force,
d’un Esprit conscient et intelligent.
Cet Esprit est la matrice de toute matière. »
– Max Planck, 1944
C’est ainsi que Max Planck, père de la théorie
quantique, décrivit la Divine Matrice,
un champ d’énergie universel unissant tout ce qui existe.
La Divine Matrice est notre monde.
Elle est aussi tout ce qui existe dans notre monde.
Elle est nous et tout ce que nous aimons, créons et expérimentons.
Vivant dans la Divine Matrice, nous exprimons, comme artistes,
nos passions, nos peurs, nos rêves et nos désirs les plus secrets
au moyen de l’essence d’un mystérieux canevas quantique.
Mais nous sommes ce canevas autant que les images qu’il porte.
Nous sommes le tableau autant que les pinceaux.
Dans la Divine Matrice, nous sommes le contenant
dans lequel existent toutes choses, le pont reliant
les créations de notre monde intérieur
et celles de notre monde extérieur,
ainsi que le miroir qui nous montre ce que nous avons créé.
Ce livre a été écrit pour ceux qui désirent éveiller
le pouvoir de leurs plus fortes passions
et de leurs plus profondes aspirations.
Dans la Divine Matrice, nous sommes la semence du miracle
autant que le miracle lui-même.

INTRODUCTION
Venez jusqu’au bord.
Mais nous pourrions tomber.
Venez jusqu’au bord.
Mais c’est trop haut !
VENEZ JUSQU’AU BORD
Et ils vinrent enfin.
Il les poussa.
et ils volèrent.
Ces paroles nous fournissent un très bel exemple du pouvoir
qui est le nôtre quand nous osons nous aventurer au-delà de
ce que nous avons toujours tenu pour certain. Dans ce bref dialogue
du poète contemporain Christopher Logue, un groupe
d’initiés connaissent une expérience très différente de ce à quoi ils
s’attendaient1. Au lieu d’être simplement sur le bord, ils se retrouvent,
encouragés par leur maître, au-delà du bord, ce qui les
étonne et les renforce. Sur ce territoire inexploré, ils se découvrent
un nouveau pouvoir qui leur procure une nouvelle liberté.
Les pages qui suivent s’apparentent, sous plusieurs aspects, à
l’expérience de ces initiés. Y est décrite l’existence d’un champ
d’énergie, la Divine Matrice, qui à la fois contient, unit et reflète
tout ce qui se produit entre notre monde intérieur et le monde
extérieur. Le fait que ce champ existe en toutes choses, des plus
infimes particules quantiques aux plus lointaines galaxies dont la
lumière n’atteint nos yeux que maintenant, change nos croyances
quant à notre rôle dans la création.
ix
Certains lecteurs découvriront ici une toute nouvelle conception
de l’existence. D’autres y trouveront une synthèse rassurante
de ce qu’ils savent déjà ou, tout au moins, de ce qu’ils soupçonnent.
Tous conviendront cependant que l’existence d’une toile
d’énergie fondamentale reliant les corps, le monde et tout ce qui
existe dans l’univers constitue une mystérieuse et séduisante possibilité.
Cette possibilité donne à penser que nous sommes peut-être
davantage que de simples observateurs traversant un bref moment
du temps dans une création qui existe déjà. Quand nous regardons
la « vie » – notre abondance spirituelle et matérielle, nos relations et
notre carrière, nos plus profondes passions et nos plus grandes réalisations,
ainsi que nos peurs et nos frustrations –, nous regardons
peut-être le reflet direct de nos croyances les plus vraies et parfois
les plus inconscientes. Nous voyons celles-ci dans notre environnement
parce qu’elles sont rendues manifestes par l’essence mystérieuse
de la Divine Matrice, et, si c’est bien le cas, la conscience
elle-même doit jouer un rôle-clé dans l’existence de l’univers.
Nous sommes à la fois l’oeuvre et l’artiste
Aussi invraisemblable que cette idée puisse paraître à certaines
personnes, elle se trouve précisément au coeur des plus grandes
controverses divisant certains des esprits les plus brillants de notre
époque. Par exemple, Albert Einstein, dans ses notes autobiographiques,
exprimait sa croyance que nous sommes essentiellement
des observateurs passifs vivant dans un univers déjà en place et sur
lequel nous semblons n’avoir que très peu d’influence : « Cet
énorme univers extérieur existe indépendamment de nous, les
humains, s’offrant à nous comme une énigme vaste et éternelle,
accessible au moins partiellement à notre observation et à notre
réflexion2. »
x La Divine Matrice
Contrastant avec le point de vue d’Einstein, encore largement
partagé aujourd’hui par plusieurs scientifiques, son collègue John
Wheeler, physicien de Princeton, nous offre une vision radicalement
différente de notre rôle dans la création. En des termes clairs
et audacieux, il dit ceci : « Notre vieille conception était celle-ci : il
y avait un univers extérieur [c’est lui qui souligne], et il y avait
l’homme, l’observateur, protégé de cet univers par une paroi de
verre de quinze centimètres. » Faisant référence à des expériences
effectuées à la fin du XXe siècle et qui démontrent que le simple
fait de regarder quelque chose le modifie, Wheeler poursuit ainsi :
« Le monde quantique nous apprend maintenant que pour observer
un objet aussi minuscule qu’un électron, il nous faut détruire
cette paroi de verre : il nous faut pénétrer là […]. Nous devons
donc éliminer de nos livres le mot observateur et le remplacer par
le mot participant 3. »
Quel changement ! Faisant une interprétation radicalement
différente de notre relation au monde dans lequel nous vivons,
Wheeler affirme qu’il nous est impossible d’observer simplement ce
qui se passe dans l’univers qui nous entoure. En fait, des expériences
en physique quantique démontrent effectivement que le
simple fait de regarder quelque chose d’aussi minuscule qu’un électron,
c’est-à-dire de concentrer son attention sur lui ne serait-ce
qu’un seul instant, en modifie les propriétés pendant l’observation.
Ces expériences semblent indiquer que l’acte même de l’observation
est un acte de création effectué par la conscience. Cette découverte
semble appuyer la proposition de Wheeler selon laquelle nous
ne pouvons plus nous considérer comme de simples observateurs
n’exerçant aucun effet sur le monde que nous observons.
Pour nous percevoir comme des participants de la création
plutôt que de simples voyageurs traversant l’univers durant la
brève période de temps que constitue une vie, il nous faut une
Introduction xi
nouvelle conception du cosmos et de son fonctionnement. La base
de cette nouvelle vision nous est fournie dans une série d’ouvrages
et d’articles d’un autre physicien de Princeton et collègue
d’Einstein, David Bohm. Avant sa mort, survenue en 1992, Bohm
nous a laissé deux théories innovatrices présentant une vision très
différente – et presque holistique – de l’univers et du rôle que
nous y jouons.
La première était une interprétation de la physique quantique
qui a préparé le terrain à la rencontre de Bohm et d’Einstein ainsi
qu’à leur amitié subséquente. C’est cette théorie qui introduisit ce
que Bohm appelait « l’opération créative de niveaux de réalité
sous-jacents 4 ». Autrement dit, il croyait à des plans de création
plus profonds ou plus élevés comportant le canevas de ce qui se
passe dans notre monde. Le monde physique serait issu de ces
niveaux de réalité plus subtils.
Sa seconde théorie était une explication de l’univers selon
laquelle celui-ci serait un système naturel unifié, interconnecté
d’une façon pas toujours évidente. Au cours de son travail au
Laboratoire de radiation Lawrence de l’université de Californie
(maintenant le Laboratoire national Lawrence Livermore), Bohm
a pu observer des particules atomiques dans un état gazeux particulier
appelé plasma. Il découvrit que ces particules, quand elles se
trouvaient dans cet état, ne se comportaient plus comme des unités
individuelles telles que nous les concevons, mais bien comme si
elles étaient connectées entre elles et appartenaient à une plus vaste
existence. Ces expériences ont établi les fondements de l’ouvrage
innovateur pour lequel Bohm est sans doute le mieux connu, son
livre de 1980 : Wholeness and the Implicate Order (« Ordre implié
et holomouvement »).
Dans cet ouvrage qui ébranlait les paradigmes, Bohm avançait
que si nous pouvions voir d’un point de vue plus large l’univers
xii La Divine Matrice
dans son entier, les objets de notre monde apparaîtraient en fait
comme une projection de quelque chose se passant dans une autre
sphère impossible à observer pour nous. Il considérait à la fois le
visible et l’invisible comme des expressions d’un ordre plus grand,
plus universel. Pour distinguer ces deux sphères, il les appelait
« ordre implié » et « ordre explié ».
Les choses de notre monde que nous pouvons voir et toucher,
et qui sont en apparence séparées les unes des autres, comme les
rochers, les océans, les forêts, les animaux et les gens, sont des
exemples de l’ordre explié de la création. Cependant, aussi distinctes
qu’elles puissent paraître les unes des autres, elles sont liées
entre elles dans une réalité plus profonde, d’une manière que nous
ne pouvons tout simplement pas voir de l’endroit où nous
sommes, dans la création. C’est ce que soutenait Bohm. Toutes les
choses qui ont l’air séparées à nos yeux, il les voyait comme une
partie d’un plus vaste ensemble qu’il appelait l’ordre implié.
Pour illustrer la différence entre l’implié et l’explié, il établit
une analogie avec un cours d’eau. Se servant, à titre de comparaison,
des différents aspects revêtus par l’eau d’une même rivière, il
décrivit l’illusion de la séparation. « Sur ce cours d’eau, on voit un
mouvement incessant d’ondulations, de vagues, de tourbillons,
d’éclaboussements qui n’ont évidemment aucune existence indépendante5.
» Bien que ces mouvements de l’eau nous paraissent
séparés, Bohm les voyait intimement liés et profondément connectés
entre eux. « L’existence transitoire de ces formes abstraites
implique une indépendance seulement relative [c’est lui qui souligne]
plutôt qu’une existence absolument indépendante », écrivit-il6.
Autrement dit, elles appartiennent toutes à la même eau.
Bohm se servit de tels exemples pour décrire son impression
que l’univers – et tout ce qu’il renferme, y compris nous-mêmes –
fait partie d’un grand schème cosmique dont chaque portion est
Introduction xiii
partagée également par toutes les autres. Pour résumer cette vision
unifiée de la nature, il affirma simplement ceci : « On pourrait
appeler cette nouvelle vision totalité indivisible dans le mouvement
fluide 7. »
Dans les années 1970, Bohm offrit une comparaison encore
plus claire pour décrire l’univers comme un tout distribué et
pourtant indivisible. Réfléchissant sur la nature unifiée de la création,
il devint encore plus convaincu que l’univers fonctionne
comme un immense hologramme cosmique. Dans un hologramme,
chaque portion de l’objet contient la totalité de celui-ci,
sur une plus petite échelle. (Ceux qui ne sont pas familiarisés avec
le concept d’hologramme en trouveront une explication détaillée
au chapitre 4.) Du point de vue de Bohm, le monde que nous
voyons est en réalité la projection de quelque chose d’encore plus
réel qui se produit à un niveau plus profond de la création. C’est
ce niveau profond qui constitue l’original, l’implié. Selon cette
vision du « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut » et « à
l’intérieur comme à l’extérieur », des schèmes sont inclus dans des
schèmes, complets en eux-mêmes et ne différant que pas leur
taille.
L’élégante simplicité du corps humain nous offre un bel
exemple d’hologramme, un exemple qui nous est déjà familier.
L’ADN de n’importe quelle partie de notre corps contient le code
génétique – le schème complet de l’ADN – de tout le reste du
corps. Qu’il s’agisse de nos cheveux, de nos ongles ou de notre
sang, le schème génétique qui fait de nous ce que nous sommes est
toujours contenu dans le code et il est toujours le même.
Tout comme l’univers passe constamment de l’implié à l’explié,
le courant passant de l’invisible au visible produit la dynamique
de la création. C’est à cette nature constamment
changeante de la création que John Wheeler faisait allusion quand
xiv La Divine Matrice
il affirma que l’univers était « participatif », c’est-à-dire inachevé et
réagissant continuellement à la conscience.
Il est intéressant de noter que c’est précisément ce que disent
sur le fonctionnement de notre monde les enseignements traditionnels
des sages du passé. Des Veda, que les spécialistes font
remonter à 5 000 ans avant notre ère, aux manuscrits de la mer
Morte, écrits il y a 2 000 ans, ressort un thème général laissant
entendre que le monde est en réalité le reflet de ce qui se passe
dans une sphère supérieure ou une réalité plus profonde. Par
exemple, dans leurs commentaires sur une nouvelle traduction des
fragments des manuscrits de la mer Morte appelés Cantiques pour
l’holocauste du sabbat, les traducteurs en résument ainsi le
contenu : « Ce qui se passe sur terre n’est qu’un pâle reflet de cette
plus grande et ultime réalité8. »
Ce qu’impliquent à la fois la théorie quantique et les anciens
textes, c’est que nous créons dans l’invisible le modèle de nos relations,
de nos carrières, de nos réussites et de nos échecs dans le
monde visible. De ce point de vue, la Divine Matrice fonctionne
comme un grand écran cosmique nous permettant de voir l’énergie
non physique de nos émotions et de nos croyances (notre
colère, notre haine et notre rage autant que notre amour, notre
compassion et notre compréhension) projetée dans le médium
physique de la vie.
Exactement comme un écran de cinéma reflète sans jugement
l’image de tout ce qui a été filmé, la Matrice semble procurer une
surface impartiale pour que soient vues dans le monde nos expériences
intérieures et nos croyances. Parfois consciemment, parfois
inconsciemment, nous « montrons » nos croyances les plus vraies
au sujet de tout, de la compassion à la trahison, à travers la qualité
de nos relations avec ce qui nous entoure.
Introduction xv
Autrement dit, nous sommes comme des artistes exprimant
leurs passions, leurs peurs, leurs rêves et leurs désirs les plus profonds
au moyen de l’essence vivante d’un mystérieux canevas quantique.
Cependant, contrairement au canevas conventionnel du peintre,
lequel existe en un lieu et en un moment précis, notre canevas est
fait du même matériau que tout ce qui existe. Il est omniprésent.
Poussons un peu plus loin l’analogie de l’artiste et du canevas.
Traditionnellement, l’artiste est séparé de son oeuvre et il utilise ses
outils pour exprimer extérieurement une création intérieure. Dans
la Divine Matrice, cependant, la séparation entre l’oeuvre et l’artiste
disparaît : nous sommes le canevas autant que les images qu’il
porte ; nous sommes les outils autant que l’artiste qui s’en sert.
Cette idée selon laquelle nous créons à l’intérieur de nos
propres créations rappelle un dessin animé en noir et blanc de
Walt Disney réalisé dans les années 1950 ou 1960. On y voyait
d’abord la main d’un artiste non identifié ébauchant le personnage
bien connu de la souris Mickey sur une planche à dessin. Tandis
que l’image se précisait, elle s’animait soudain et prenait vie.
Mickey se mettait alors à dessiner lui-même les autres personnages
du dessin animé, à l’intérieur même du dessin. Tout à coup, on
n’avait plus besoin de l’artiste, qui se retrouvait littéralement en
dehors de l’image.
La main de l’artiste disparue, Mickey et ses amis trouvaient
leur propre vie et leur propre personnalité. Alors que dormaient
tous les occupants de la maison fictive, la cuisine s’animait joyeusement.
Tandis que le sucrier dansait avec la salière et que la tasse
de thé faisait trembler le beurrier, les personnages n’avaient plus
aucun lien avec l’artiste. Bien que ce soit là une illustration un peu
simpliste de notre fonctionnement dans la Divine Matrice, elle
permet d’ancrer en nous l’idée abstraite et subtile que nous
sommes des créateurs créant à l’intérieur de nos propres créations.
xvi La Divine Matrice
Tout comme un artiste peaufine une image jusqu’à ce qu’elle
soit parfaite dans son esprit, il semble que nous fassions de
même sous plusieurs aspects, par la Divine Matrice, dans nos
expériences de vie. Au moyen de notre palette de croyances, de
jugements, d’émotions et de prières, nous nous retrouvons dans
des relations, des emplois et des situations marqués par le soutien
ou la trahison, avec différents individus, en divers lieux. En
même temps, ces gens et ces situations nous sont souvent étrangement
familiers.
À la fois individuellement et ensemble, nous partageons les
créations de notre vie intérieure comme un cycle sans fin de
moments superposés au fil des jours. Quel beau concept, aussi
bizarre que fascinant ! Tout comme un peintre utilise sans cesse le
même canevas en cherchant l’expression parfaite d’une idée, nous
sommes des artistes perpétuels construisant une création sans fin
qui change constamment.
Le fait d’être entouré d’un monde malléable que nous créons
nous-mêmes a de vastes implications, peut-être même un peu
effrayantes. Notre aptitude à utiliser intentionnellement et créativement
la Divine Matrice change soudain toute notre vision du
rôle que nous jouons dans l’univers. À tout le moins, elle laisse
entendre que la vie est beaucoup plus que les événements fortuits
et les synchronies occasionnelles avec lesquels nous composons de
notre mieux.
Finalement, notre relation à l’essence quantique qui nous unit
à tout le reste nous rappelle que nous sommes nous-mêmes des
créateurs. En tant que tels, nous pouvons exprimer nos plus profonds
désirs de guérison, d’abondance, de joie et de paix, autant
pour notre corps que pour notre vie et nos relations. Et nous pouvons
le faire consciemment, de la façon que nous désirons et au
moment choisi.
Introduction xvii
Cependant, tout comme les initiés du poème de Christopher
Logue avaient besoin d’un petit « coup de pouce » pour réussir à
voler, toutes ces possibilités requièrent un changement subtil, mais
important, de notre vision du monde et de nous-mêmes. Grâce à
ce changement, nos désirs les plus secrets, nos buts les plus nobles
et nos rêves les plus grands paraissent soudain à notre portée. Aussi
miraculeuse que cette réalité puisse sembler, toutes ces choses – et
bien davantage – sont possibles au sein de la Divine Matrice. Il ne
s’agit pas uniquement d’en comprendre le fonctionnement ; il
nous faut aussi, pour communiquer nos désirs, un langage que
cette vieille toile d’énergie puisse reconnaître.
Nos plus anciennes traditions de sagesse nous disent qu’il
existe un langage particulier pour parler à la Divine Matrice. Ce
langage ne comporte pas de mots, ni les signes extérieurs habituels
de la communication effectués avec nos mains ou notre corps. Il
est d’une forme si simple que nous savons tous déjà le « parler »
couramment. En fait, nous nous en servons chaque jour : c’est le
langage de l’émotion humaine.
La science moderne a découvert que chaque émotion ressentie
dans notre corps y provoque des changements chimiques –
pH et hormones –, qui reflètent nos sentiments 9. Par les expériences
« positives » de l’amour, de la compassion et du pardon
ainsi que par les émotions « négatives » de la haine, du jugement
et de la jalousie, nous possédons tous le pouvoir d’affirmer ou de
nier notre existence à chaque moment. De plus, cette même émotion
qui nous donne un tel pouvoir à l’intérieur de notre corps
étend cette force dans le monde quantique, au-delà de notre
corps.
xviii La Divine Matrice
On pourrait comparer la Divine Matrice à une couverture
cosmique commençant et finissant dans l’inconnu et couvrant
tout l’intervalle. Cette couverture comporte plusieurs couches profondes
et se trouve déjà en place partout, en tout temps. Notre
corps, notre vie et tout ce que nous connaissons existe et a lieu
dans ses fibres. De notre création aquatique dans l’utérus de notre
mère jusqu’à nos mariages, nos divorces, nos amitiés et nos carrières,
tout ce dont nous faisons l’expérience est comparable à des
« plis » dans la couverture.
D’un point de vue quantique, on peut comparer tout atome
de matière, un brin d’herbe, notre corps, la planète et ce qui existe
au-delà, à une « perturbation » dans le tissu de cette couverture
spatiotemporelle. Ce n’est donc peut-être pas une coïncidence si
les anciennes traditions spirituelles et poétiques décrivent l’existence
d’une façon assez similaire. Les Veda, par exemple, parlent
d’un champ unifié de « pure conscience » dans lequel baigne toute
la création10. Selon ces traditions, nos pensées, nos sentiments, nos
émotions et nos croyances, ainsi que tous les jugements que ces
dernières suscitent, sont des perturbations, des interruptions dans
un champ qui autrement serait calme et immobile.
De même, le Hsin Hsin Ming, qui date du VIe siècle (et qui se
traduit par « De la confiance en l’esprit »), décrit les propriétés
d’une essence constituant le modèle de tout ce qui existe dans la
création. On l’appelle le Tao. Il échappe à toute description,
comme le montrent les Écritures védiques. Il est tout ce qui est : le
contenant de toute expérience aussi bien que l’expérience ellemême.
Le Tao est parfait « comme le vaste espace où rien ne
manque et où il n’y a rien de trop11 ».
Selon le Hsin Hsin Ming, c’est uniquement quand nous troublons,
par nos jugements, la tranquillité du Tao que l’harmonie
nous échappe. Quand, inévitablement, cela se produit et que nous
Introduction xix
nous trouvons empêtrés dans la colère et la séparation, il y a, selon
ce texte, un moyen de remédier à cette condition. « Pour trouver
directement l’harmonie avec cette réalité, dites simplement, quand
le doute apparaît : “Non deux.” Dans ces mots, rien n’est séparé,
rien n’est exclu12. »
S’il est vrai que de nous concevoir comme une perturbation
de la Matrice rend notre vision de la vie un peu moins romantique,
cela nous fournit aussi une puissante conception de notre
monde et de nous-mêmes. Par exemple, si nous voulons établir
de nouvelles relations saines et valorisantes, vivre une salutaire
histoire d’amour ou trouver une solution de paix au Moyen-
Orient, nous devons créer dans le champ une nouvelle perturbation
qui reflète ce désir. Nous devons faire un nouveau « pli »
dans le matériau dont l’espace, le temps, nos corps et le monde
sont faits.
Voilà notre relation à la Divine Matrice. Nous possédons le
pouvoir d’imaginer, de rêver et de ressentir les possibilités de la vie
à l’intérieur de la Matrice elle-même, de sorte qu’elle nous reflète
ce que nous avons créé. Les anciennes traditions tout autant que la
science moderne ont décrit le fonctionnement de ce miroir ; dans
le cas des expériences qui seront rapportées dans les chapitres subséquents,
nous savons même comment ce reflet fonctionne, en
langage scientifique. Alors que ces études résolvent peut-être certains
mystères de la création, elles conduisent aussi à des questions
encore plus profondes sur notre existence.
Nous ne savons évidemment pas tout ce qu’il y a à savoir sur
la Divine Matrice. La science ne possède pas toutes les réponses.
En toute honnêteté, les scientifiques ne sont même pas certains de
l’origine de cette Matrice ; nous sommes bien conscients aussi que
nous pourrions l’étudier pendant encore un siècle sans trouver
toutes les réponses. Ce que nous savons cependant, c’est qu’elle
xx La Divine Matrice
existe. Elle est ici et nous sommes à même de puiser dans son
potentiel créateur par le langage de nos émotions.
Nous pouvons appliquer cette connaissance dans notre vie
d’une manière utile et signifiante. Ce faisant, nous ne pouvons
nier que nous sommes connectés les uns aux autres ainsi qu’à
toutes choses. C’est à la lumière de cette connexion que nous pouvons
nous rendre compte de notre puissance réelle. Avec la force
que procure cette prise de conscience, nous pouvons devenir des
êtres plus pacifiques et plus compatissants, travaillant activement à
la création d’un monde reflétant ces qualités et bien davantage
encore. Par la Divine Matrice, nous sommes en mesure de nous
focaliser sur ces attributs et de les appliquer, comme une technologie
intérieure, à nos sentiments, à notre imagination et à nos rêves.
Quand nous le faisons, nous puisons au véritable pouvoir de changer
notre vie ainsi que le monde.
Ce livre
Sous plusieurs aspects, notre expérience de la Divine Matrice
peut se comparer au fonctionnement d’un logiciel d’ordinateur.
Dans les deux cas, les instructions doivent être fournies dans un
langage que le système comprend. Pour l’ordinateur, il s’agit d’un
code numérique fait de 0 et de 1. Pour la conscience, il faut un
langage différent, qui n’utilise ni nombres ni lettres, ni même des
mots. Parce que nous faisons partie de la Divine Matrice, il serait
tout à fait logique que nous possédions déjà tout ce qu’il nous faut
pour communiquer avec elle, sans avoir besoin d’un manuel d’instructions
ou d’un entraînement spécial. C’est bien le cas.
Il semble que le langage de la conscience soit l’expérience universelle
de l’émotion. Nous savons déjà comment aimer, haïr,
craindre et pardonner. Reconnaissant que ces sentiments sont en
réalité les instructions qui programment la Divine Matrice, nous
Introduction xxi
pouvons perfectionner nos aptitudes afin de mieux comprendre
comment apporter la joie, la guérison et la paix dans notre vie.
Ce livre ne se prétend pas être un ouvrage définitif sur l’histoire
de la science et sur la nouvelle physique. Plusieurs autres
textes ont déjà porté magnifiquement ce genre d’informations à
notre connaissance. Certains sont même cités ici, par exemple
Hyperspace, de Michio Kaku, et Ordre implié et holomouvement, de
David Bohm. Chacun de ces ouvrages présente une nouvelle et
puissante vision du monde, et je les recommande tous.
Ce livre se veut un instrument utile, un guide, à appliquer aux
mystères de notre vie quotidienne. Pour cette raison, j’ai choisi
parfois de me concentrer davantage sur les résultats inattendus des
expériences quantiques plutôt que de me perdre dans les nombreux
détails techniques des expériences elles-mêmes. Pour comprendre
notre pouvoir de manifester la guérison, la paix, la joie,
l’amour et le partenariat, tout autant que de survivre à notre
époque de l’histoire, il est important d’insister sur ce que les résultats
nous révèlent sur nous-mêmes, au lieu de s’étendre sur les
modalités de ces études. Pour ceux qui s’intéressent néanmoins aux
détails techniques, j’ai inclus les sources dans les notes ajoutées à la
fin du livre.
Pour beaucoup de gens, les découvertes effectuées en physique
quantique ne sont rien de plus que des faits intéressants faisant
l’objet de conférences, d’ateliers ou de conversations devant un
bon café au lait. Malgré leurs profondes implications philosophiques,
ces découvertes ne semblent avoir qu’une incidence minimale
sur notre quotidien. Par exemple, à quoi sert de savoir
qu’une particule de matière peut se trouver à deux endroits à la
xxii La Divine Matrice
fois ou que les électrons peuvent voyager plus vite que l’a dit
Einstein si ces connaissances ne changent rien à notre vie ? C’est
uniquement quand nous pouvons associer ces découvertes ahurissantes
à la guérison de notre corps ou à ce que nous vivons dans
les parcs, les aéroports et les salles de cours que nous fréquentons
qu’elles acquièrent de l’importance pour nous.
C’est ce fossé apparent entre les mystères du monde quantique
et la vie quotidienne que vient combler La Divine Matrice.
En plus de décrire ces découvertes, ce livre nous mène un peu plus
loin en expliquant comment elles peuvent nous aider à devenir de
meilleurs humains et à construire ensemble un monde meilleur.
J’ai écrit cet ouvrage pour une raison bien précise : donner
aux lecteurs un sentiment d’espoir et de puissance dans un monde
où nous nous sentons souvent petits et impuissants. Et je le fais
dans un style familier, décrivant les nouvelles découvertes d’une
manière intéressante et facile à comprendre.
Mon expérience de conférencier m’a démontré l’importance,
pour toucher un auditoire d’une façon significative, de respecter la
méthode d’apprentissage des auditeurs. Que nous soyons « du cerveau
gauche » ou « du cerveau droit », nous nous servons tous des
deux côtés du cerveau pour appréhender le monde. S’il est vrai
que certaines personnes recourent davantage à l’un ou à l’autre des
deux hémisphères, il est important d’utiliser autant l’intuition que
la logique quand on invite les gens à modifier sensiblement leur
vision du monde.
Voilà pourquoi cet ouvrage s’apparente un peu à une tapisserie.
J’ai inséré les comptes rendus personnels et les expériences
directes relevant du « cerveau droit » dans les rapports de
recherches relevant du « cerveau gauche » et qui nous expliquent
pourquoi ces histoires sont importantes. Ce partage de l’information
rend les données plus accessibles tout en conservant
Introduction xxiii
suffisamment de leur caractère scientifique pour qu’elles soient
signifiantes.
Tout comme la vie est construite à partir des quatre bases chimiques
qui composent notre ADN, l’univers semble fondé sur
quatre caractéristiques de la Divine Matrice qui le font fonctionner.
Nous pouvons utiliser le pouvoir de la Matrice dans la mesure
où nous acceptons les quatre découvertes fondamentales qui l’associent
à notre vie d’une manière que nous ne soupçonnions pas :
Découverte 1 : Il existe un champ d’énergie qui unit toute la
création.
Découverte 2 : Ce champ joue un rôle de contenant, de pont
et de miroir pour nos croyances intérieures.
Découverte 3 : Ce champ n’est pas localisé et il est holographique.
Chacune de ses parties est connectée à
toutes les autres et reflète l’ensemble sur une
plus petite échelle.
Découverte 4 : Nous communiquons avec ce champ par le langage
de l’émotion.
C’est notre aptitude à reconnaître et à appliquer ces réalités
qui détermine le succès de notre guérison, de nos relations et de
notre carrière. Finalement, notre survie en tant qu’espèce est peutêtre
liée directement à notre capacité et à notre volonté de partager
des pratiques qui, issues d’une vision quantique et unifiée du
monde, affirment la vie.
Afin de rendre justice aux grands concepts développés dans
cet ouvrage, j’ai divisé celui-ci en trois parties, dont chacune
couvre l’une des implications fondamentales du champ énergétique.
Au lieu de tirer une conclusion formelle à la fin de chaque
partie, j’en résume les concepts importants en les désignant
xxiv La Divine Matrice
comme des « clés » numérotées (clé 1, clé 2, et ainsi de suite). On
trouvera à la fin du chapitre 8 une liste des 20 clés, pour référence
rapide.
Une brève description de chaque section vous permettra de
naviguer facilement d’un bout à l’autre de l’ouvrage pour y déceler
l’information utile aux références comme à l’inspiration.
Dans la première partie, « Découvrir la Divine Matrice : le
mystère unissant toutes choses », je traite de cette forte impression
que nous avons d’être unis par un champ énergétique reliant
toutes choses entre elles. Au chapitre 1, je décris l’expérience
unique qui a amené les scientifiques à rechercher depuis un siècle
ce champ unifié. Dans cette section, je fais état également de la
recherche du XXe siècle ayant conduit à des percées en physique
quantique qui ont forcé les scientifiques à remettre en question
l’expérience originale qui démontrait que tout est séparé. J’y décris
trois expériences représentatives de la plus récente documentation
scientifique sur un champ énergétique inconnu auparavant. En
résumé, ces découvertes démontrent ceci :
1. L’ADN humain exerce un effet direct sur ce dont notre
monde est fait.
2. L’émotion humaine exerce un effet direct sur l’ADN qui
affecte ce dont notre monde est fait.
3. La relation entre les émotions et l’ADN transcende le temps
et l’espace. Les effets sont les mêmes, quelle que soit la distance.
À la fin de la première partie, l’existence de la Divine Matrice
ne fait plus aucun doute. Que nous adoptions un point de vue
spirituel ou scientifique, il est évident qu’il existe un champ
d’énergie reliant tout ce que nous faisons, tout ce que nous
Introduction xxv
sommes et tout ce que nous expérimentons. Les questions
logiques qui se posent alors sont les suivantes : « Que ferons-nous
de cette information, et comment utiliserons-nous la Divine
Matrice dans notre vie ? »
Dans la deuxième partie, « Le pont reliant l’imagination et la
réalité : comment fonctionne la Divine Matrice », j’examine le sens
de la vie dans un univers où, en plus d’être interconnecté (non
localisé), tout est lié holographiquement. Le pouvoir subtil de ces
principes est peut-être l’une des plus grandes découvertes de la physique
du XXe siècle, et, en même temps, fort possiblement la moins
comprise et la plus négligée. Cette section est intentionnellement
non technique, car elle est conçue comme un guide utile du mystère
des expériences que nous partageons tous, mais dont nous
reconnaissons rarement tout ce qu’elles peuvent nous enseigner.
Quand nous regardons notre vie du point de vue selon lequel
tout se trouve partout en même temps, les implications en sont si
vastes qu’elles sont difficiles à saisir pour plusieurs. C’est précisément
à cause de notre connexion universelle que nous pouvons
partager les joies et les tragédies de la vie, partout et en tout temps.
Quel usage faisons-nous de ce pouvoir ?
Nous devons d’abord comprendre qu’il n’existe pas réellement
d’« ici » et de « là », ou d’« alors » et de « maintenant ». Du point
de vue selon lequel la vie est un hologramme universellement
interconnecté, ici est déjà là et alors a toujours été maintenant. Les
anciennes traditions spirituelles nous rappellent que nous effectuons
à chaque instant des choix qui affirment, ou nient, notre vie.
Chaque seconde, nous choisissons de nous nourrir d’une manière
qui soutient, ou dégrade, notre vie ; de respirer profondément et
sainement, ou de le faire en nuisant à la vie ; d’avoir envers les
autres des pensées ou des paroles qui sont honorables, ou déshonorantes.
xxvi La Divine Matrice
Par le pouvoir de notre conscience holographique et non localisée,
chacun de ces choix apparemment insignifiants a des conséquences
qui s’étendent bien au-delà des lieux et des moments de
notre vie. Nos choix individuels se combinent pour former notre
réalité collective ; c’est ce qui rend les découvertes à la fois captivantes
et effrayantes. Par cette connaissance, nous voyons :
• pourquoi nos souhaits, nos pensées et nos prières sont déjà
rendus à destination ;
• que nous ne sommes pas limités par notre corps ni par les
« lois » de la physique ;
• comment nous soutenons ceux que nous aimons où qu’ils
soient, sur le champ de bataille ou dans la salle de conférences,
sans jamais quitter notre foyer ;
• que nous avons la potentialité de guérir instantanément ;
• qu’il est possible de voir dans le temps et dans l’espace sans
jamais ouvrir les yeux.
Dans la troisième partie, « Messages de la Divine Matrice :
vivre, aimer et guérir dans la conscience quantique », je passe aux
aspects pratiques de la vie dans un champ d’énergie unifié et j’explique
comment les événements de notre existence en sont touchés.
En fournissant des exemples de synchronies et de
coïncidences, d’actes puissants de guérison intentionnelle, et aussi
de ce que nous montrent nos plus intimes relations, cette section
sert de canevas pour reconnaître ce que de telles expériences peuvent
signifier dans notre propre vie.
Au moyen d’une série de cas réels, je montre comment les
événements apparemment insignifiants de notre vie nous révèlent
en réalité, avec une puissante ironie et une très grande clarté, nos
plus vraies et plus profondes croyances. Parmi les exemples retenus
Introduction xxvii
pour décrire cette relation, j’inclus un cas illustrant comment nos
animaux de compagnie nous montrent avec leur corps des conditions
physiques que nous n’avons pas encore remarquées ou qui
sont encore en développement dans le nôtre.
Ce livre est le résultat de plus de vingt ans de recherche et de
ma quête personnelle du sens du grand secret détenu par les plus
anciennes traditions mystiques. Si vous avez toujours cherché une
réponse aux questions suivantes : « Sommes-nous réellement
connectés ? Si c’est le cas, quelle est la profondeur de cette
connexion ? Et dans quelle mesure avons-nous le pouvoir de changer
le monde ? », vous aimerez ce livre.
Il a été écrit pour ceux dont la vie unit la réalité de notre passé
à l’espoir de notre avenir. C’est à vous qu’il est demandé de pardonner
et de trouver la compassion dans un monde marqué par
les cicatrices de la douleur, meurtri par les jugements et ébranlé
par la peur. Pour survivre en cette période de l’histoire, il s’agit de
créer une nouvelle forme de pensée tout en vivant toujours dans
des conditions qui menacent notre existence.
En définitive, nous découvrirons peut-être que c’est par la
compréhension et l’application des « règles » de la Divine Matrice
que nous guérirons profondément, que nous serons parfaitement
heureux et que nous survivrons en tant qu’espèce.
Gregg Braden
Santa Fe, Nouveau-Mexique
xxviii La Divine Matrice
PREMIÈRE PARTIE
DÉCOUVRIR LA DIVINE MATRICE :
LE MYSTÈRE UNISSANT TOUTES CHOSES

CHAPITRE 1
Q. : Qu’y a-t-il dans l’espace vide ?
R. : La Divine Matrice
« Si la science ne peut résoudre le mystère
ultime de la nature, c’est qu’en dernière
analyse nous faisons nous-mêmes partie de
l’énigme que nous tentons de résoudre. »
– Max Planck (1858-1947), physicien
« Quand nous nous comprenons,
c’est-à-dire en toute conscience,
nous comprenons aussi l’univers,
et la séparation disparaît. »
– Amit Goswami, physicien
Il existe un lieu où commencent toutes choses, un endroit de
pure énergie qui « est », tout simplement. Dans cet incubateur
quantique de la réalité, tout est possible. Nos succès et nos échecs
personnels, l’abondance et les manques, la guérison et les maladies,
nos plus profonds désirs comme nos plus grandes craintes,
tout commence dans cette « soupe » de potentialité.
Au moyen des créateurs de réalité que sont l’imagination, l’espoir,
le jugement, la passion et la prière, nous donnons l’existence
à chaque possibilité. Par nos croyances – quant à ce que nous
sommes, à ce que nous avons et n’avons pas, à ce qui devrait être
3
et ne devrait pas –, nous créons nos plus grandes joies comme nos
moments les plus sombres.
Pour maîtriser cette pure énergie, il faut d’abord en connaître
l’existence, en comprendre le fonctionnement et, enfin, parler le
langage qu’elle reconnaît. Toutes choses nous deviennent disponibles,
en tant qu’architectes de la réalité, dans ce lieu où le monde
commence : le pur espace de la Divine Matrice.
Clé 1 : La Divine Matrice est le contenant de l’univers, le
pont reliant toutes choses entre elles, et le miroir qui
nous montre ce que nous avons créé.
Alors que je faisais une randonnée pédestre dans un petit
canyon de la région de Four Corners [des Quatre Coins], dans le
nord-ouest du Nouveau-Mexique, par une fin d’après-midi d’octobre,
j’eus la surprise de voir un sage amérindien posté au sommet
d’une petite déclivité vers laquelle je me dirigeais. Je me
demandai depuis combien de temps il se trouvait là.
Tournant le dos au soleil couchant, il me regardait avancer
prudemment parmi les pierres du sentier. En plaçant une main sur
mes yeux pour les protéger de la lumière, je vis ses longs cheveux
bouclés flotter au vent devant son visage.
Il semblait aussi surpris que moi. Mettant soudain ses mains en
porte-voix, il me cria : « Bonjour ! » Je lui répondis, en ajoutant que
je ne m’attendais pas à rencontrer quiconque à cette heure du jour.
En me rapprochant davantage, je lui demandai depuis combien de
temps il m’observait. « Pas très longtemps, me répondit-il. Je viens
ici pour écouter les voix de mes ancêtres dans ces cavernes », précisat-
il en pointant un bras vers l’autre côté du canyon.
Le sentier que nous suivions serpentait à travers plusieurs sites
archéologiques comportant les vestiges de villages construits il y a
4 La Divine Matrice
près de onze siècles par les membres d’une mystérieuse tribu.
Personne ne sait qui ils étaient ni d’où ils venaient. Ils n’ont laissé
aucune trace de l’évolution de leur technologie au cours des âges.
Ils sont apparus à un moment donné de l’histoire avec, en leur
possession, une technologie plus avancée que celle qui existerait en
Amérique du Nord pendant tout un millénaire. Les indigènes
modernes les appellent simplement « les Anciens ».
Avec ses constructions hautes de quatre étages, ses parfaites
kivas de pierre (structures cérémonielles circulaires) semi-enterrées,
son vaste système d’irrigation et ses cultures sophistiquées, ce site
semble avoir surgi de nulle part, et ceux qui l’ont construit ont
disparu tout aussi soudainement qu’ils étaient apparus.
Ces Anciens nous ont laissé très peu d’indices de leur identité.
Hormis l’art rupestre sur les parois du canyon, on n’a trouvé
aucun vestige d’écriture. Le site ne comporte pas de cimetière et
l’on n’y a trouvé aucune arme offensive. Pourtant, la preuve de
leur existence est là : des centaines d’habitations réparties dans un
canyon de dix-huit kilomètres de longueur et de un kilomètre et
demi de largeur, dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique.
Je suis souvent allé marcher dans ce lieu, m’imprégnant de
l’étrange beauté du paysage et m’efforçant de ressentir le passé. En
cette fin d’après-midi d’octobre, le sage amérindien et moi étions
venus tous deux dans ce coin isolé pour la même raison. Alors que
nous partagions nos croyances sur les secrets que recèle encore ce
site, mon nouvel ami me raconta une histoire.
Il y a longtemps…
« Il y a longtemps, notre monde était très différent de ce qu’il
est aujourd’hui. Il y avait moins de gens et l’on vivait plus près de
la terre. On connaissait le langage de la pluie, des récoltes et du
Grand Créateur. On savait même parler aux étoiles et aux peuples
Q : Qu’y-a-t-il dans l’espace vide ? 5
du ciel. On était conscient que la vie est sacrée et provient du
mariage de la Terre mère et du Ciel père. À cette époque, il y avait
un équilibre et les gens étaient heureux. »
Je sentis s’éveiller en moi quelque chose de très ancien en
entendant la douce voix de cet homme se répercuter sur les parois
de grès autour de nous. Soudain, cette voix prit des accents de tristesse.
« Il s’est alors produit quelque chose, dit-il. Personne ne sait
vraiment pourquoi, mais les gens se sont mis à oublier qui ils
étaient. Ils se sont alors sentis séparés de la terre, des autres et
même de celui qui les avait créés. Perdus, ils erraient dans la vie
sans aucune direction. Ainsi séparés, ils croyaient qu’ils devaient
combattre pour survivre dans ce monde et qu’il leur fallait se
défendre contre ces mêmes forces de vie avec lesquelles ils vivaient
auparavant en harmonie et en lesquelles ils avaient confiance.
Bientôt, ils employèrent toute leur énergie à se protéger de leur
environnement au lieu de faire la paix avec leur monde intérieur. »
Cette histoire éveilla aussitôt en moi des résonances. En écoutant
cet homme, j’avais l’impression qu’il me décrivait les humains
d’aujourd’hui ! Notre civilisation, à l’exception de certaines cultures
isolées qui ont conservé leurs traditions, est assurément focalisée
davantage sur le monde qui l’entoure que sur le monde
intérieur.
Nous dépensons des centaines de millions de dollars annuellement
pour nous défendre contre des maladies et pour tenter de
contrôler la nature. Ce faisant, nous nous sommes peut-être éloignés
davantage de l’équilibre avec la nature. Le sage amérindien
avait réussi à capter mon attention. J’étais vraiment curieux de
savoir où il voulait en venir avec son histoire.
« Même s’ils avaient oublié qui ils étaient, l’héritage de leurs
ancêtres demeurait en eux, poursuivit-il. Ils en avaient encore le
6 La Divine Matrice
souvenir. La nuit, dans leurs rêves, ils savaient qu’ils possédaient le
pouvoir de guérir leur corps, de faire tomber la pluie quand ils en
avaient besoin, et de parler à leurs ancêtres. Ils savaient qu’ils pourraient
retrouver leur place dans la nature.
« Tandis qu’ils essayaient de se rappeler qui ils étaient, ils commencèrent
à construire à l’extérieur d’eux des choses qui leur rappelaient
qui ils étaient à l’intérieur. Avec le temps, ils construisirent
même des machines pour guérir, des produits chimiques pour faire
pousser leurs récoltes, et des réseaux de fils pour communiquer sur
de longues distances. Plus ils s’éloignèrent de leur pouvoir intérieur,
plus leur vie extérieure s’encombra de choses dont ils
croyaient qu’elles pouvaient les rendre heureux. »
En l’écoutant, j’établissais l’inévitable parallèle entre les gens
dont il me parlait et notre civilisation d’aujourd’hui. Celle-ci s’est
enfoncée dans l’incapacité de créer un monde meilleur. Nous nous
sentons si souvent impuissants en voyant nos êtres chers en proie à
la douleur et aux dépendances. Nous nous croyons inaptes à soulager
la souffrance causée par d’horribles maladies qu’aucun être
vivant ne devrait subir. Nous ne pouvons qu’espérer la paix qui
nous ramènera nos jeunes gens soumis à la terreur des champs de
bataille étrangers. Et, ensemble, nous nous sentons insignifiants en
présence d’une menace nucléaire grandissante tandis que le monde
se divise selon les croyances religieuses, les races et les frontières.
Il semble que plus nous nous éloignons de notre relation
naturelle avec la terre, avec notre corps et avec Dieu, plus nous
sommes vides. Nous tentons alors de combler ce vide intérieur par
des « choses ». En regardant le monde de ce point de vue, je ne
peux m’empêcher de penser au film de science-fiction Contact, où
est exposé un semblable dilemme. Le conseiller scientifique du
président (incarné par Matthew McConaughey) examine le problème
fondamental auquel fait face toute société technologique.
Q : Qu’y-a-t-il dans l’espace vide ? 7
Au cours d’un entretien télévisé, il demande si notre technologie a
fait de nous une meilleure société, si elle nous a rapprochés les uns
des autres ou si elle nous a séparés davantage. Le film n’apporte
pas de réponse à cette question, et le sujet à lui seul pourrait faire
l’objet de tout un livre. Cependant, le conseiller présidentiel, dans
ce film, a tout à fait raison de soulever la question du pouvoir que
nous accordons à nos divertissements.
Quand les jeux vidéo, les films, les relations virtuelles en ligne
et la communication électronique sont des nécessités, qu’ils sont
devenus des substituts de la vie réelle et des rencontres face à face,
c’est peut-être un signe que la société est en danger. Bien que les
médias électroniques rendent sûrement la vie plus intéressante, ils
constituent peut-être aussi des signaux avertisseurs nous disant à
quel point nous nous sommes éloignés de notre pouvoir de mener
une existence riche, saine et signifiante.
De plus, quand notre préoccupation est d’éviter la maladie
plutôt que de vivre en santé, d’échapper à la guerre au lieu de collaborer
à la paix, et de créer de nouvelles armes au lieu de vivre dans
un monde où les conflits armés sont désuets, il est évident que la
voie sur laquelle nous sommes engagés est celle de la survie. En
ayant une telle attitude, personne n’est vraiment heureux car personne
ne « gagne » réellement. Quand on se rend compte que l’on
vit ainsi, il faut absolument changer de cap. C’est précisément là
l’objet de ce livre et voilà pourquoi je rapporte cette histoire.
« Comment l’histoire se termine-t-elle ? demandai-je au sage.
Les gens ont-ils retrouvé leur pouvoir et se sont-ils souvenus de
qui ils étaient ? »
Le soleil avait disparu derrière les parois du canyon et je pouvais
maintenant voir très bien cet homme à qui je parlais. Il avait
la peau noircie. Ma question le fit sourire. Au bout d’un moment,
il murmura : « Nul ne le sait car elle n’est pas finie. Les gens qui se
8 La Divine Matrice
sont perdus, ce sont nos ancêtres, et c’est nous qui écrivons la fin
de l’histoire. Que pensez-vous qu’il est arrivé ? »
Je n’ai revu cet homme que deux fois, en d’autres endroits de
ce coin de pays, mais je pense à lui souvent. Quand je vois se
dérouler les événements du monde, je me rappelle son histoire et
je me demande si nous la compléterons en cette vie-ci. Seronsnous,
vous et moi, ceux qui se souviendront ?
Les implications de l’histoire racontée par le sage du canyon
sont vastes. On croit communément que les anciennes civilisations
étaient technologiquement moins avancées que la société
moderne. S’il est vrai que ces peuples ne disposaient pas de notre
science « moderne » pour régler leurs problèmes, ils avaient peutêtre
cependant quelque chose de mieux.
Lorsque nous discutons avec des historiens et des archéologues
qui gagnent leur vie en interprétant le passé, ce sujet donne généralement
lieu à un débat passionné. « S’ils étaient si avancés que vous
le dites, où sont donc les preuves de leur technologie ? demandent
les experts. Où sont leurs grille-pain, leurs micro-ondes et leurs
magnétoscopes ? » Je trouve extrêmement intéressant que l’on
mette ainsi l’accent sur des objets construits par des individus,
quand il s’agit d’évaluer le développement d’une civilisation. Et la
pensée sous-jacente à leurs créations ? Il est vrai que nous n’avons
jamais trouvé de téléviseur ni d’appareil photos numérique dans les
vestiges archéologiques du Sud-Ouest américain (ni ailleurs non
plus), mais il faudrait peut-être se demander pourquoi.
Se pourrait-il que ces anciennes civilisations, comme celles de
l’Égypte, du Pérou ou du désert du Sud-Ouest américain, aient
disposé d’une technologie si avancée qu’elles n’avaient nullement
besoin de grille-pain ni de magnétoscopes ? Peut-être avaient-elles
transcendé le besoin d’un monde extérieur complexe et encombré.
Peut-être possédaient-elles une connaissance d’elles-mêmes leur
Q : Qu’y-a-t-il dans l’espace vide ? 9
procurant la technologie intérieure permettant de vivre autrement.
Une connaissance que nous avons oubliée. Cette sagesse aurait pu
leur donner tout ce dont elles avaient besoin pour vivre et guérir
d’une manière que nous comprenons à peine.
Si c’est le cas, peut-être n’avons-nous pas besoin de chercher
ailleurs que dans la nature qui nous sommes et quel est notre rôle
réel dans la vie. Et peut-être que le savoir le plus profond est déjà
disponible dans les mystérieuses découvertes du monde quantique.
Au cours du siècle dernier, les physiciens ont découvert que le
matériau dont l’univers et nos corps sont constitués ne suit pas
toujours les strictes lois de la physique considérées comme sacrées
durant presque trois siècles. En fait, à la plus petite échelle de
notre monde, les particules dont nous sommes faits enfreignent les
règles selon lesquelles nous sommes séparés les uns des autres et
limités dans notre existence. En effet, quand il s’agit des particules,
tout semble interconnecté et infini.
Ces découvertes portent à croire qu’il y a quelque chose en
chacun de nous qui n’est pas limitée par le temps ni par l’espace,
ni même par la mort. La conclusion qui ressort de ces découvertes,
c’est que nous semblons vivre dans un univers « non localisé », où
tout est toujours interconnecté.
Dean Radin, de l’Institut des sciences noétiques, fut l’un des
premiers à s’interroger sur le sens de notre vie dans un tel monde.
« La non-localisation, explique-t-il, signifie que des choses qui
nous paraissent séparées ne le sont pas en réalité 1. » Certains
aspects de nous, affirme-t-il, s’étendent au-delà de l’ici-maintenant
et nous permettent de traverser tout l’espace-temps. Autrement
dit, le « nous » qui vit dans notre corps physique n’est pas limité
par la chair qui constitue ce dernier.
Quel que soit le nom donné à ce mystérieux « quelque
chose », nous le possédons tous ; et le nôtre se mêle à celui de tous
10 La Divine Matrice
les autres dans ce champ d’énergie où baignent toutes choses. On
croit que ce champ est le filet quantique qui unit l’univers entier,
le modèle énergétique et infiniment microscopique de tout, de la
guérison du corps à l’établissement de la paix mondiale. Pour
reconnaître notre véritable pouvoir, nous devons comprendre la
nature et le fonctionnement de ce champ.
Si les Anciens de ce canyon du nord du Nouveau-Mexique,
ou de n’importe où ailleurs dans le monde, comprenaient le fonctionnement
de cette partie oubliée de nous, il est tout à fait approprié
que nous honorions le savoir de nos ancêtres et appliquions
leur sagesse à notre époque.
Sommes-nous réellement connectés ?
La science moderne est en bonne voie de résoudre l’un des
plus grands mystères de tous les temps. Il n’en sera sans doute pas
fait mention dans les bulletins de nouvelles télévisés ni dans les
grands journaux. Pourtant, après sept décennies de recherches, ce
domaine de la science que l’on appelle la « nouvelle physique » en
arrive à une conclusion incontournable.
Clé 2 : Tout ce qui existe dans notre monde est connecté à
tout le reste.
Voilà ! Cette nouvelle-là change tout, car elle ébranle absolument
les fondements de la science contemporaine.
« D’accord, direz-vous, mais nous avons déjà entendu ça.
Qu’y a-t-il de nouveau dans cette conclusion ? Que signifie réellement
le fait d’être ainsi connectés ? » Ce sont là des questions très
pertinentes, et leurs réponses vous surprendront. Ce qu’il y a de
nouveau dans ces découvertes par rapport à ce que nous croyions
auparavant, c’est que l’on ne se contente pas de nous dire que cette
Q : Qu’y-a-t-il dans l’espace vide ? 11
connexion existe. Auparavant, avec des expressions techniques
telles que « dépendance sensitive à des conditions initiales » (ou
« effet papillon ») et des théories laissant entendre que ce que nous
faisons « ici » exerce un effet « là-bas », nous pouvions vaguement
observer cette connexion dans notre vie. Les nouvelles expériences
nous mènent cependant beaucoup plus loin.
En plus de prouver que nous sommes liés à tout, la recherche
démontre maintenant que la connexion existe à cause de nous.
Notre connexion nous donne le pouvoir d’orienter notre vie
comme nous le souhaitons. Qu’il s’agisse de notre quête d’amour,
de la guérison de nos proches ou de la réalisation de nos plus profondes
aspirations, nous faisons partie intégrante de tout ce que
nous expérimentons quotidiennement.
Puisque ces découvertes nous démontrent que nous pouvons
utiliser notre connexion consciemment, il en découle que nous
pouvons puiser à même le pouvoir qui anime l’univers entier. Par
l’unité qui vit en chacun de nous, tous les humains de cette planète
sont liés directement à cette même force qui crée toutes
choses, des atomes aux étoiles, jusqu’à l’ADN de la vie !
Un détail essentiel toutefois : ce pouvoir est dormant et nous
devons l’éveiller. Pour ce faire, il nous faut modifier légèrement
notre vision de nous-mêmes dans le monde. Tout comme les initiés
de Logue ont découvert qu’ils pouvaient voler après avoir reçu
un petit coup de pouce au bord de la falaise (relire le poème cité
dans l’introduction), nous pouvons, grâce à un petit changement
de perception, puiser à la plus grande force de l’univers pour
résoudre les situations les plus difficiles. Cela se produit quand
nous acceptons de voir différemment notre rôle dans le monde.
Comme l’univers nous semble vraiment énorme, presque trop
vaste pour notre pensée, commençons par nous voir différemment
dans la vie quotidienne. Le « petit changement » dont nous avons
12 La Divine Matrice
besoin, c’est de nous voir comme une partie du monde plutôt que
séparés de lui. Pour être convaincus que nous ne faisons vraiment
qu’un avec tout ce que nous voyons et expérimentons, nous
devons comprendre comment nous y sommes liés et ce que signifie
cette connexion.
Clé 3 : Pour puiser à même la force de l’univers, nous devons
nous voir comme une partie du monde plutôt que
séparés de lui.
Par la connexion qui unit toutes choses, le « matériau » dont
est fait l’univers (des ondes et des particules d’énergie) semble violer
les règles du temps et de l’espace que nous connaissons. Bien
que les détails fassent songer à de la science-fiction, ils sont très
réels. Par exemple, on a observé des particules de lumière (photons)
se bilocaliser, c’est à dire se retrouver à deux endroits distants
de plusieurs kilomètres, exactement au même instant.
Qu’il s’agisse de notre ADN ou des atomes constituant toutes
choses, les objets de la nature paraissent partager de l’information
plus rapidement que la vitesse maximale prédite par Albert
Einstein, celle de la lumière. Au cours de certaines expériences, les
données sont même parvenues à destination avant d’avoir quitté
leur lieu d’origine ! On a toujours considéré de tels phénomènes
comme des impossibilités ; pourtant, non seulement ils sont apparemment
possibles, mais ils nous montrent peut-être quelque chose
de plus que d’intéressantes anomalies de petites unités de matière.
La liberté de mouvement dont font preuve les particules quantiques
révèle peut-être comment fonctionne le reste de l’univers
quand nous regardons au-delà de nos connaissances de la physique.
Bien que ces résultats semblent appartenir au scénario d’un
épisode de la série télévisée futuriste Star Trek, ils sont maintenant
Q : Qu’y-a-t-il dans l’espace vide ? 13
observés par des scientifiques d’aujourd’hui. Individuellement, les
expériences qui produisent de tels effets sont certainement fascinantes
et méritent qu’on s’y intéresse. Prises dans l’ensemble,
cependant, elles indiquent aussi que nous ne sommes peut-être pas
autant limités par les lois de la physique que nous le croyons. Peutêtre
que les choses peuvent voyager plus vite que la lumière et peutêtre
qu’elles peuvent être à deux endroits à la fois ! Et si elles le
peuvent, le pouvons-nous ?
Ce sont précisément ces possibilités qui captivent les innovateurs
et excitent notre imagination. C’est par la combinaison de
l’imagination – l’idée de quelque chose qui pourrait être – et
d’une émotion qui donne vie à une possibilité que celle-ci devient
réalité. La manifestation commence par la volonté d’admettre
dans nos croyances quelque chose qui, prétendument, n’existe
pas. Nous créons ce « quelque chose » par la force de la
conscience.
Le poète anglais William Blake reconnaissait le pouvoir de
l’imagination comme l’essence de notre existence, non comme
quelque chose dont nous faisons simplement l’expérience à l’occasion,
dans nos temps libres. « L’homme est imagination », disait-il.
Il précisait même ainsi : « Le Corps éternel de l’homme est l’imagination,
c’est-à-dire Dieu lui-même 2. » Le poète et philosophe
John Mackenzie a expliqué davantage notre relation avec l’imagination,
dans les termes suivants : « On ne peut pas maintenir très
bien la distinction entre le réel et l’imaginaire, car tout ce qui
existe est imaginaire 3. » Selon ces deux citations, les événements
concrets de la vie doivent d’abord être vus comme des possibilités
avant de pouvoir devenir des réalités.
Cependant, pour que les idées imaginaires d’un moment du
temps deviennent la réalité d’un autre moment du temps, ces deux
moments doivent être liés par quelque chose. Il doit donc y avoir
14 La Divine Matrice
dans le tissu de l’univers une connexion entre les imaginations passées
et les réalités présentes ou futures. Einstein croyait fermement
que le passé et le futur étaient intimement liés dans la quatrième
dimension, une réalité qu’il appelait espace-temps. « La distinction
entre le passé, le présent et le futur, disait-il, n’est qu’une illusion
bêtement persistante 4. »
Ainsi, nous découvrons et commençons à peine à comprendre
que nous sommes connectés non seulement à tout ce que nous
voyons aujourd’

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