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À Fukushima, la messe est dite

par Aime, vendredi 10 juin 2011, 14:46 (il y a 5186 jours)

A Fukushima, la messe est dite
Publié le 10 juin 2011 par Arcturius

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Par le Passeur.

Quand on suit de près l’évolution de la situation au Japon et les déclarations faites un peu partout par ceux qui semblent avoir compétence pour les faire, on se dit que la messe est dite. L’évolution est inexorable, comme elle avait été supposée par quelques experts dès le 12 Mars et relayée sans délai dans les médias alternatifs.


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Du côté du discours officiel, lui relayé par les médias traditionnels, d’abord on a eu droit à : tout va bien, puis, finalement, pas si bien, puis il faut quand même songer un peu évacuer à du monde, provisoirement, puis définitivement, puis faire des zones d’exclusion, qui deviennent ensuite des zones interdites comme feu Tchernobyl, et plus de deux mois plus tard on admet les dents serrées que rien n’est encore sous contrôle, pendant que la planète a vu défiler les nuages radioactifs dont on n’a plus de données transmises depuis le 11 Mai.

N’oublions jamais que le mensonge des officiels à ce sujet ne peut exister que grâce à la complicité des médias et le silence des scientifiques. Et saluons du coup le message coup de gueule du physicien français Harry Bernas, spécialiste de l’irradiation des matériaux, publié par Science et Avenir.

En France donc, pendant ce temps, la sécheresse est à son comble, du jamais depuis plus d’un siècle. Et du coup les centrales nucléaires ont soif au point qu’on suspectait il y a quelques jours de devoir arrêter des réacteurs qu’on ne pouvait plus refroidir. Évidemment EDF démentait aussitôt l’ignominie, assurant avoir tout prévu. Puis peu après, une cellule de veille était créée à l’Elysée pour gérer d’éventuelles coupures d’électricité pendant l’été. Allons bon. Finalement, le 1er Juin dans la Vienne, un premier réacteur a été arrêté faute d’eau à lui donner. Mais EDF continue à démentir qu’il y ait des problèmes. Comme quoi le temps sec n’arrange pas la langue de bois.

Quelques infos moins langue de bois :

1 – Pour un diplomate de formation, l’actuel Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon n’a pas fait dans les habituelles circonvolutions politiques :

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«La malheureuse vérité, c’est que nous allons probablement être témoins d’autres désastres. »

« Pour certains, l’énergie nucléaire paraît relativement propre et semble être un choix logique dans une ère de rareté accrue des ressources. Mais les archives nous obligent à nous poser des questions douloureuses : avons-nous correctement calculé les risques et les coûts ? Faisons-nous tout ce que nous pouvons pour assurer la sécurité des populations du monde ? ».

« Les changements climatiques signifient plus d’incidents liés à des phénomènes extrêmes ».

« Notre vulnérabilité ne fera que croître. »

2 – TOKYO (Reuters) – La zone d’évacuation de 20 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi devient une zone interdite, dont l’accès va être strictement surveillé par les autorités, a annoncé jeudi 9 Juin le gouvernement japonais.

3 – FRANCE : suite aux dernières manifestations de la Terre, dont le séisme du 11 mars au Japon qui a révélé aux spécialistes qu’ils ne savaient pas tout, on a revu sans traîner la carte des risques sismiques du pays, en vigueur depuis le 1er Mai.
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Jusque-là que 14% des communes (incluant les DOM-TOM) étaient considérées comme étant en zone à risque d’après l’étude de 2005.

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Aujourd’hui, c’est 60% des communes qui sont classées entre 2 et 5 sur l’échelle de risque qui compte 5 niveaux. Soit plus de 21.000 villes qui risquent un jour d’être touchées par un tremblement de terre.

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Et lorsqu’on colle nos centrales nucléaires sur la carte du nouveau zonage sismique, on se rend compte qu’après avoir grimpé en flèche avec le TGV, les prix de l’immobilier vont baisser dans le couloir Rhôdanien…

4 – Moins grave mais illustrant bien l’embarras qui règne au palais, côté gouvernement français, pendant que des députés annoncent une hausse des tarifs pour les particuliers de 25 à 30 % d’ici 2015, pour le moment, « trois risques se conjuguent », a déclaré Eric Besson à Reuters : « premièrement, la sécheresse a fait baisser de 30% notre production hydroélectrique et pourrait aussi conduire, si elle se poursuit, à des restrictions de production des centrales thermiques et nucléaires qui utilisent les cours d’eau pour leur refroidissement ». Ah bon ? EDF n’a finalement pas tout prévu ?

« Deuxièmement, les possibilités d’importation d’électricité sont réduites par la fermeture par l’Allemagne de sept premiers réacteurs nucléaires. (…) Troisièmement, un éventuel épisode caniculaire pourrait conduire à un pic de consommation électrique du fait du parc de climatiseurs qui s’est beaucoup développé en France. » Bah ! Une bonne taxe sur les climatiseurs…

5 – Enfin, bien plus sérieux, au Japon des mesures sont faites régulièrement au sol par les habitants eux-même, qui nous transmettent par vidéo sur Internet des valeurs de contamination 80 fois supérieures aux doses maximales admissibles, à 200 km au sud de Fukushima, pas loin de Tokyo.

Radioactivement vôtre,

© Le Passeur.

Et pour finir, les toutes dernières nouvelles de Fukushima par Kokopelli :

- 8 juin 2011 : Radioactivité à Tokyo : 2.7 microsieverts/heure dans l’air d’un centre de retraitement des boues d’épuration. http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/now-they-tell-us-series-radiation-in.html C’est le même niveau de contamination radioactive de l’air qu’à Litate-mura dans la Préfecture de Fukushima, une zone qualifiée de « zone d’évécuation planifiée ». Le centre de retraitement des boues d’épuration se situe à Ota-ku, Tokyo. Ce serait l’unité de Nambu qui incinère les boues d’épuration émanant de deux centres de traitement des eaux usées. En mai, c’est dans cette usine que le Gouvernement avait trouvé 10,540 becquerels/kilogramme de césium radioactif par kilo de sol. Tokyo devrait être évacué, ce que nous affirmons depuis plus de deux mois.

- 8 juin 2011 : Perte d’électricité à Fukushima. http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/just-in-power-outage-in-reactors-1-and.html Le système d’approvisionnement d’électricité s’est interrompu pendant une partie de l’après-midi et TEPCO a annoncé qu’ils avaient stoppé les injections d’azote dans le réacteur 1 en raison de la montée de la pression (et pourtant l’enceinte de confinement est brisée). De plus, TEPCO a révélé avoir décidé de laisser une porte ouverte de communication entre le réacteur et le bâtiment des turbines, pour réduire l’humidité ! Bravo, TEPCO, quelle bonne idée. Nous avons là une centrale nucléaire avec 39 fois plus de combustible que Tchernobyl répandu un peu partout sur le site et TEPCO va laisser une porte ouverte. La complexité de la technologie nucléaire n’est rien de moins que sidérante.

- 8 juin 2011 : Forte contamination à Koto Ward, Tokyo. Le Professeur Tomoya Yamauchi a déclaré que de forts niveaux de contamination ont été retrouvés à Koto Ward, Tokyo, principalement autour d’un centre de retraitement des eaux usées où 2,300 becquerels ont été retrouvés par kilo de sol à la fin mai. Un groupe de parents est en train de se former à Tokyo pour exiger du gouvernement qu’il stoppe de prendre ses mesures à 18 mètres de hauteur. A cette hauteur, mardi passé, le niveau de contamination était de 0.06 microsieverts/heure. Le leader de cette association, Ayako Ishikawa, a déclaré lors d’une conférence de presse que le gouvernement devait établir ses mesures au niveau du sol. Sans plaisanter, surtout lorsque l’on voit un niveau de contamination de 5.77 microsieverts/heure au niveau du sol à Tokyo.

- 8 juin 2011 : Ce que contiennent les 3000 tonnes d’eau radioactive de l’autre centrale nucléaire de Fukushima 2. Cette eau hautement contaminée contient du Cobalt-60, du Césium-134 et du Césium-137 http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-iis-contaminated-water-cobalt.html. Selon TEPCO, le césium aurait migré de la centrale nucléaire de Fukushima 1. Pour venir atterrir à l’intérieur d’un bâtiment de centrale nucléaire ? Décidément, les voies du césium radioactif sont impénétrables.

- 7 juin 2011 : Vidéo amateur mettant en valeur 5.77 microsieverts/heure au niveau du sol à Tokyo. Très mauvaise nouvelle. http://enenews.com/5-77-microsieverts-per-hour-of-radiation-measured-near-tokyo-at-grou...

- 7 juin 2011 : Prédire la contamination globale au sol à partir de la valeur de dépôt du césium 137. Un très bon article de l’association Italienne AIPRI. http://aipri.blogspot.com/2011/06/predire-la-contamination-globale-au-sol.html

- 7 juin 2011 : TEPCO a publié les protocoles de décontamination de l’eau radioactive par AREVA. Ne devrions-nous pas parler plutôt de la tentative de décontamination de l’eau radioactivehttp://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-i-nuke-plant-arevas-water.html par AREVA car, au jour d’aujourd’hui, personne ne sait sincèrement s’il est possible de décontaminer une telle quantité d’eau à ce point radioactive.

- 7 juin 2011 : Le mystère du Tellurium 132. Nous avons déjà évoqué sur ce blog la présence de Tellurium 132 à Namie-Machi http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-i-nuke-accident-tellurium-132.htmlle 12 mars. En fait, ce sont sur trois sites que le Tellurium a été retrouvé, à savoir également à Okuma-machi et à Minami-Soma City. La concentration était de 23 à 119 becquerels par mètre cube. Selon le Professeur Toshihiro Yamamoto de l’Université de Kyoto, un expert en physique des réacteurs, il n’est pas normal que le Tellurium se soit dispersé si loin, surtout que son niveau de concentration le 12 mars n’est pas en cohérence avec les concentrations relevées d’iode 131 et de césium 137. Si bien sûr les circonstances de l’accident telles que décrites par TEPCO sont correctes, précise encore ce professeur. Et si elles ne le sont pas, que cela implique-t-il ?

- 7 juin 2011 : 3000 tonnes d’eau contaminée à l’autre centrale nucléaire de Fukushima-Daini. Le gouvernement Japonais a refusé que TEPCO http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-ii-not-i-nuke-plant-wants-to.htmllargue dans la mer 3000 tonnes d’eau radioactive qui sont dans la centrale nucléaire de Fukushima-Danni depuis 3 mois, à savoir depuis que cette centrale a été inondée par le tsunami.

- 7 juin 2011 : Le Gouvernement Japonais avoue que trois réacteurs ont leur enceinte percée. Ce n’est pas une nouvelle, juste une admission de la réalité http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-i-nuke-accident-japanese.html qu’ils connaissent depuis le 12 mars. Ils auront menti pendant presque 3 mois.

- 6 juin 2011 : La pression dans la cuve du réacteur 1 est proche de la pression atmosphérique. TEPCO a installé une nouvelle jauge de pression dans le réacteur 1 http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-i-nuke-plant-reactor-1-rpvs.html#comments le 4 juin. Les anciennes mesures étaient toutes fausses mais ont permis, pendant deux mois, à TEPCO de continuer à inonder le public et la presse de leurs mensonges.

- 5 juin 2011 : Plume radioactive sur Tokyo le 15 mars. Le gouvernement Japonais vient juste de publier des tableaux http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-nuke-accident-wspeedi-shows.html sans en avertir la presse et sans commentaires. On se rappellera que Hiroaki Koide, de l’Université de Kyodo, a témoigné devant la Chambre Haute le 25 mai qe ses supérieurs l’avaient instamment prié de ne pas divulguer les simulations de radiations sur Tokyo le 15 mars, à savoir le lendemain de l’explosion du réacteur 3 au MOX. Les graphiques publiés concernant la concentration en surface du Krypton 85.

- 5 juin 2011 : Traces de plutonium à l’extérieur de la centrale de Fukushima. Le 21 avril, des échantillons de sol prélevés http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-i-nuke-accident-plutonium.html là où il avait été retrouvé un morceau de barre de combustible (à 1 km 700 de la centrale nucléaire, à l’ouest du portail central) ont mis en valeur la présence de 3 types de plutonium. Le taux de plutonium 239 et 240 était de 0.078 becquerels par kilo de sol, ce qui est proche du niveau libéré par une explosion atomique, dans l’atmosphère, qualifiée avec euphémisme d’essai atomique. Les analyses ont été effectuées par le Professeur Masayoshi Yamamoto et d’autres chercheurs de l’Université de Kanazawa.

- 5 juin 2011 : Radioactivité des débris à Fukushima. Un débris de béton à l’ouest du réacteur 3 mesure 950 millisieverts/heure. http://ex-skf.blogspot.com/2011/06/fukushima-i-nuke-accident-950.html Un autre est à 550 millisieverts/heure à l’ouest du réacteur 2. Ce qui veut dire qu’un travailleur du nucléaire en France épuiserait en 2 minutes sa dose admissible (très élevée déjà) de 20 millisieverts/année s’il travaillait sur le lieu.

Source : http://www.urantia-gaia.info > Cet article est autorisé à la copie à la seule condition de respecter l’intégralité du texte et de citer la source.

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