UN PEU DU QUÉBEC DANS STAR WARS 7!

par gilles surprenant , mercredi 16 décembre 2015, 02:30 (il y a 3055 jours)

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UN PEU DU QUÉBEC DANS STAR WARS!
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Le directeur artistique des effets visuels du film le plus attendu de l’année est né… à Plessisville. Et Yanick Dusseault(DUSSO Nom D'Artiste) n’en est pas à ses premiers paysages intergalactiques!Yanick Dusseault se souvient comme si c’était hier de la journée de mai 1980 où, enfant, il a découvert l’univers de Star Wars. Son père, enseignant au secondaire, avait accepté qu’il s’absente « exceptionnellement » de l’école et l’avait conduit au cinéma, à Victoriaville, voir L’Empire contre-attaque, le deuxième film de la saga intergalactique créée par George Lucas.

À la fin de la projection, le garçon de sept ans avait quitté la salle à regret, des étoiles dans les yeux. Hollywood venait de lui en mettre plein la vue. « Ce film comportait des effets spéciaux incroyables pour l’époque », raconte 35 ans plus tard Yanick Dusseault, directeur artistique des effets visuels du film le plus attendu de 2015, Star Wars : Le réveil de la Force, qui prendra l’affiche le 18 décembre.Le natif de Plessisville, qui vit à San Francisco depuis 2003, travaille pour Industrial Light & Magic (ILM), spécialisée dans les effets visuels au cinéma. Cette filiale de Lucasfilm, société de production fondée par George Lucas en 1971, s’est forgé une réputation planétaire grâce à Star Wars. « Mon mandat est d’inventer des designs, de créer des looks et d’offrir des compositions visuelles », précise Yanick Dusseault, qui dirige une équipe de six illustrateurs.

Le septième épisode de l’épopée-culte a été mis en chantier il y a deux ans. L’équipe des effets visuels a commencé son travail dès le début, avant même que le réalisateur soit choisi. Yanick Dusseault et son équipe ont été invités à exprimer toutes leurs idées. « Rick Carter [NDLR : chef décorateur, directeur artistique et fidèle collaborateur de Steven Spielberg] nous a dit : “Montrez-moi ce que vous aimeriez voir dans le film”, raconte le Québécois. Nous devions imaginer des moments aussi marquants que ceux que l’on peut voir dans la première trilogie, La guerre des étoiles, L’Empire contre-attaque et Le retour du Jedi. »
La réalisation a été confiée à J. J. Abrams (Mission impossible 3, la série télévisée Perdus, entre autres). « J. J. apporte ses idées et me demande de créer les éléments visuels qu’il souhaite voir à l’écran, comme des vaisseaux, des créatures, des villes et des paysages », raconte le Québécois.

Ce sera la première fois que les trois personnages phares de la première trilogie — Luke Skywalker (Mark Hamill), Han Solo (Harrison Ford) et la princesse Leia (Carrie Fisher) — se retrouveront dans un même film depuis Le retour du Jedi, il y a 32 ans ! Han Solo ne figurait pas dans La revanche des Sith, sorti en 2005.

Yanick Dusseault déployait ses talents en Nouvelle-Zélande quand ILM s’est lancée en quête d’illustrateurs hors pair, en 2003, pour produire La revanche des Sith. Il avait collaboré notamment aux deux premiers films de la trilogie du Seigneur des anneaux. « Quand le Service des ressources humaines d’ILM m’a contacté pour m’offrir la chance de travailler sur le film de mes rêves, ce fut un déchirement de quitter la Nouvelle-Zélande », raconte-t-il aujourd’hui. Yanick Dusseault a délaissé le monumental King Kong, alors en chantier, pour l’univers du sombre Darth Vader.

Depuis, l’homme de 43 ans a apporté sa touche graphique à de nombreuses superproductions, comme Pirates des Caraïbes, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, Transformers et Avatar. Au fil des années, il a bâti des villes entières et façonné des paysages panoramiques à coups de crayons et de pinceaux virtuels. Des mondes imaginaires d’un réalisme saisissant.

Chez les Dusseault, les arts graphiques ont toujours fait partie du décor. « Il y avait des illustrateurs du côté de ma mère. Des tubes de gouache, il y en avait à la maison », se souvient Yanick Dusseault. En plus d’être attiré par l’illustration, il était intrigué par les possibilités techniques que permettait la création d’images sur un écran d’ordinateur.

Après ses études secondaires, Yanick Dusseault a étudié au Collège Sheridan, à Mississauga, en Ontario, dont le programme « Animation et illustration » est très coté en Amérique du Nord. « Je venais tout juste d’avoir 16 ans et je ne parlais pas un mot d’anglais. Cela n’a pas été facile », se rappelle-t-il. Maintenant, ce sont des mots en français qu’il cherche parfois.

Père d’une petite fille depuis la mi-août, Yanick Dusseault espère qu’elle aura aussi des étoiles dans les yeux un jour. Le jour où elle découvrira les films spectaculaires auxquels son papa aura contribué.

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