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L'ÉCHEC D'UNE PROPHÉTIE (un classique)

par corbeau, dimanche 18 octobre 2020, 06:16 (il y a 1285 jours)

LA DISSONANCE COGNITIVE

En psychologie sociale, la dissonance cognitive est la tension interne propre au système de pensées, croyances, émotions et attitudes (cognitions) d'une personne lorsque plusieurs d'entre elles entrent en contradiction l'une avec l'autre. Le terme désigne également la tension qu'une personne ressent lorsqu'un comportement entre en contradiction avec ses idées ou croyances. Ce concept a été formulé pour la première fois par le psychologue Leon Festinger dans son ouvrage A theory of cognitive dissonance (1957). Festinger étudie les stratégies de réduction de la tension psychologique induite et le maintien de la cohérence personnelle, y compris les stratégies d'évitement des circonstances identifiées comme source de dissonance.

Paradigme de la persistance des croyances réfutées

La dissonance survient quand les personnes sont confrontées à une information qui n'est pas cohérente avec leurs croyances. Si la dissonance n'est pas réduite en changeant sa propre croyance, elle peut avoir pour effet la restauration de la cohérence au moyen d'une perception erronée de cette information non cohérente, du rejet ou de la réfutation de cette information, en recherchant le soutien d'autres personnes qui partagent les mêmes croyances, et en tentant d'en persuader les autres.

Une première version de la théorie de la dissonance cognitive apparaît dans l'essai de Festinger, Riecken et Schachter de 1956, L'Échec d'une prophétie, qui raconte le renforcement de la croyance des adeptes d'une secte après l'échec d'une prophétie prédisant l'atterrissage imminent d'un ovni. Ils se réunissent à l'endroit et au moment convenus dans la certitude qu'ils seraient, dans ces conditions, les seuls à survivre à la destruction de la Terre, mais il ne se passe rien d'exceptionnel. Ils se trouvent alors confrontés à une forte dissonance cognitive et réduits à des conjectures : ont-ils été victimes d'une rumeur ? Ont-ils donné leurs possessions terrestres en vain ? Etc. La plupart des membres de la secte choisissent alors de croire quelque chose de moins dissonant pour assimiler le fait que la réalité ne concordait pas avec leurs attentes. Ils imaginèrent que les extraterrestres avaient donné à la Terre une seconde chance et que le groupe était maintenant rendu plus fort pour répandre l'idée que la destruction de la planète devait s'arrêter. Le groupe a augmenté de façon spectaculaire son prosélytisme en dépit du fait que la prophétie ait échoué.

L'article complet à lire:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive#:~:text=En%20psychologie%20sociale%2...


L'ÉCHEC D'UNE PROPHÉTIE

L'Échec d'une prophétie (titre original : When Prophecy Fails) est un essai américain considéré comme un classique de la psychologie sociale qui parut en 1956. Les auteurs, Leon Festinger, Henry Riecken et Stanley Schachter, ont cherché à analyser comment les individus réagissaient à la suite de la réfutation d'une croyance à laquelle ils adhéraient fortement. Pour cela ils ont suivi le parcours d'un groupe d'ufologistes persuadés de l'imminence de la fin du monde.

Dissonance cognitive

L'ouvrage signale l'un des tout premiers cas publiés de dissonance cognitive. Cette théorie, élaborée par Leon Festinger, permet d'expliquer les conséquences psychologiques de la non confirmation d'espérances ou d'attentes importantes chez un individu. Avant le début de l'étude, Festinger et ses associés lurent un article dans leur journal local intitulé « La prophétie de la planète Clarion lance un appel à la ville : Fuyez cette inondation ». Une ménagère de Chicago, Marion Keech, avait reçu de mystérieux messages chez elle sous forme d'« écriture automatique » provenant d'extraterrestres de la planète Clarion. Ces messages lui révélèrent que le monde serait englouti par une grande inondation avant l'aube du 21 décembre 1954. Le groupe de croyants, menés par Keech, s'était fortement impliqué dans cette croyance ce qui indiquait un haut degré de conviction. Ils avaient quitté leurs emplois ou les cours, leurs conjoints, et distribué argent et biens pour préparer leur départ à bord de la soucoupe volante qui devait les sauver, eux, le groupe de vrais croyants.

Motivation de l'étude

Festinger et ses collègues considérèrent l'événement comme un cas susceptible de conduire à une stimulation de la dissonance après l'échec de la prophétie. Il s'avérait difficile d'altérer la conviction de Keech et son groupe étant donné qu'ils avaient déjà produit des efforts considérables pour la maintenir et la renforcer. Une autre option aurait été de mobiliser un soutien extérieur adhérant à leurs convictions. Comme Festinger l'a écrit: « Si de plus en plus de gens peuvent être convaincus que le système de croyance est correct alors il est évident qu'après tout il doit être correct ». Dans cette optique, si Keech avait pu développer de nouveaux éléments de réflexion en convertissant de nouveaux adeptes aux principes de base de la secte, alors l'amplitude de la dissonance aurait été amoindrie. Festinger et ses collègues prédirent que l'inévitable démenti par la réalité serait suivi d'un gros effort de prosélytisme pour rechercher un soutien social et ainsi réduire la douleur issue de la non confirmation des espérances.

Chronologie des événements

Festinger et ses collègues infiltrèrent le groupe de Mlle Keech et rapportèrent les faits suivants :

Avant le 20 décembre, le groupe évite la publicité, les entretiens ne sont donnés qu'à contrecœur. L'accès à la maison de Keech est seulement permis à ceux qui peuvent convaincre qu'ils sont de vrais croyants. Le groupe fait évoluer son système de croyance, fondé sur l'« écriture automatique » provenant de la planète Clarion, et commence à expliquer les détails du cataclysme, la raison de l'évènement et la manière dont il sera sauvé du désastre.

Le 20 décembre, les croyants attendent qu'un extraterrestre les appelle avant minuit pour être escortés à bord d'un vaisseau spatial censé les attendre. Appliquant les instructions, ils se donnent beaucoup de mal pour éliminer les objets métalliques qu'ils portent sur eux. Comme minuit approche, les fermetures à glissière, bretelles de soutien-gorge, et autres objets sont jetés. Le groupe attend.

Le 21 décembre, 00h05, pas de visiteur extraterrestre. Un membre du groupe constate qu'une horloge dans la pièce indique 23h55. Le groupe convient qu'il n'est pas encore minuit.
00h10, la seconde horloge indique minuit. Toujours pas de visiteur. Le groupe est abasourdi et s'assoit en silence. Le cataclysme est censé se produire dans moins de 7 heures.
04h00, les croyants restent assis en silence. Quelques tentatives pour trouver des explications ont échoué. Keech commence à pleurer.

04h45, un message envoyé par « écriture automatique » est adressé à Keech. Il précise que le Dieu de la Terre a décidé d'épargner la planète de la destruction. Le cataclysme a été annulé car « le petit groupe, assis toute la nuit, avait répandu tant de lumière que Dieu a sauvé le monde de la destruction ».

Après-midi du 21 décembre. Le groupe appelle des journaux cherchant à donner des entretiens. Dans un renversement de situation, le groupe ne fuit plus la publicité mais au contraire commence une intense campagne pour diffuser son message à un public aussi large que possible.

Conditions

Festinger estime que cinq conditions sont nécessaires pour qu'un individu s'arc-boute davantage dans ses croyances après un échec ou un démenti par la réalité :

La croyance doit être entretenue avec une profonde conviction et liée à une forme d'action, qui est ce que le croyant fait ou la façon dont il se comporte;

La personne doit s'être consacrée à la croyance. Pour le maintien de la croyance, elle doit avoir pris d'importantes mesures difficiles à défaire. En général, plus ces actions sont importantes, plus elles sont difficilement réversibles et plus fort est l'engagement de l'individu;

La croyance doit être suffisamment précise et suffisamment liée au monde réel de telle sorte que des éléments puissent sans équivoque la réfuter;

Ces preuves réfutant indéniablement la croyance doivent être reconnues par la personne;

Le croyant doit avoir un soutien social. Il est peu probable qu'un croyant isolé puisse résister à ce genre de preuves. Si toutefois le croyant est membre d'un groupe de personnes convaincues, la croyance pourra être maintenue et le groupe pourra tenter de persuader les non-membres de la justesse de la croyance.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89chec_d%27une_proph%C3%A9tie

;-)


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