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LA BIBLE DÉVOILÉE : Partie 3

par panthère58, mercredi 15 mars 2017, 22:31 (il y a 2591 jours) @ panthère58

:-) LA BIBLE DÉVOILÉE Résumé Partie 3

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© 2001

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© 2002 Éditions Bayard, traduction française

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Format poche chez Gallimard, Collection Folio Histoire N°127
554 pages


Israel Finkelstein : Dirige l’Institut d’archéologie de l’université de Tel-Aviv ; il est coresponsable des fouilles de Megiddo.

Neil Asher Silberman : Est directeur historique au Centre Ename pour la présentation de l’archéologie et de l’héritage public de Belgique.

AUTRES LIENS :

1. Dossier Anton Parks :
http://www.orandia.com/forum/index.php?id=128348

2. Dossier VidéOrandia :
http://www.orandia.com/forum/index.php?id=129655

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INTRODUCTION

J’ai utilisé le format de poche de chez Gallimard, Collection Folio Histoire. Je vais résumer du mieux que je peux les 500 pages et plus, accompagné de :

. Mes commentaires subjectifs, mes spéculations factuelles, fantaisistes [en bleu]
(pour paraphraser Yann Vadnais dans le VOR1601001)
. Des extraits [en or]
. Des ajouts, précisions, références, des ajouts [entre parenthèses] pour contextualiser
. Mon résumé en [vert]
. Saut de texte dans l’extrait […]

Voici la façon de procédé des auteurs d’une façon globale : ils se réfèrent d’abord à la version de la Bible. Puis, ils présentent les diverses théories et explications traditionnellement reconnues des savants et de l’archéologie qui y sont associées, en contextualisant la mentalité qui les accompagne. Ensuite, ils les confrontent à la nouvelle archéologie plus rigoureuse depuis 1970.

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Première Partie
L’HISTORICITÉ DE LA BIBLE

1. En quête des patriarches (suite et fin)
pp.53 – 83

Enki ne représenterait-il pas ce patriarche duquel descendrait deux lignées, celles d’Isaac et d’Ismaël ?

Pour en rajouter sur les relations à connotation incestueuse / trouble, Jacob / Israël épouse les deux filles de son oncle Laban.

En résumé, beaucoup de passages dans la Genèse font référence à la période où ces textes furent écrits, soit les VIIIe et VIIe siècles, plutôt qu’à la période où les faits rapportés se seraient produits. Et les auteurs de « La Bible dévoilée » en donnent de nombreux exemples.

Et surtout, les écrits bibliques des patriarches servent de propagande à une idéologie nationaliste. De la pure géopolitique comme aujourd’hui. Décidément…

En page 78 : Le puissant message de cette nouvelle vision des choses devait être transmis au peuple de Juda et aux communautés israélites dispersées, qui vivaient sous la férule des Assyriens. C’est ainsi que naquit l’idée panisraélite, centrée autour de Juda. C’est la raison pour laquelle le récit patriarcal dépeint une ascendance commune à tout le peuple israélite, en la faisant remonter au plus judéen des patriarches : Abraham.

2. L’Exode a-t-il eu lieu ?
pp.84 – 118

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer. Si YHWH avait une parole, il n’y aurait pas eu de famine en Canaan. Pourquoi offre-t-il une terre si vulnérable à Abraham ? Au lieu de cela, Jacob et sa douzaine de gars n’ont pas d’autre choix que de s’exiler en Égypte. Et pour 430 ans ! Pourquoi ne sont-ils pas retournés à Canaan après la famine, d’autant plus qu’ils étaient libres d’aller et venir ? Soudainement, cette terre ne représente plus rien à leurs yeux ?

En page 86 : Ils mènent une vie heureuse et prospère dans les cités de la partie orientale du delta du Nil, libres d’aller et venir entre l’Égypte et leur terre natale de Canaan. Puis après 430 ans, devenue une grande nation, les Hébreux sont pris en grippe par un nouveau pharaon qui doute de leur allégeance à l’Égypte.

Il me semble qu’après 430 ans, les gens se sont intégrés surtout que tu ne peux pas te marier de façon incestueuse indéfiniment sans qu’il y ait des tares génétiques. À part les écrits bibliques, l’Égypte n’a pas cette réputation de dictature. Pourquoi représenteraient-ils un danger pour l’Égypte ?

En pages 86-87 : Craignant une explosion démographique chez ces dangereux travailleurs immigrés, le pharaon ordonne de noyer tous leurs enfants mâles dans le Nil. De cette mesure radicale naquit l’instrument de la libération du peuple hébreu. Un fils de la tribu de Lévi – confié au fleuve dans une corbeille de papyrus – est découvert et adopté par l’une des filles du pharaon. Elle le nomme Moïse (de la racine hébraïque « tirer » des eaux).

Bizarre comme c’est un thème récurrent le meurtre des enfants mâles, des premiers-nés. De plus, ils forment déjà une grande nation. L’explosion démographique a eu lieu. Et la réponse de YHWH est du même moule.

En page 88 : Enfin intervient la plaie la plus terrible de toutes : la mort des premiers nés, ceux des hommes comme ceux du bétail, sur toute la terre du Nil.

Aucune cohérence quand on sait que ce sont les femmes qui donnent naissance aux enfants. Ce sont les enfants femelles qui devrait être sacrifiés en toute logique. C’est quoi cette mode de tuer les nouveaux nés ou premiers nés ou les mâles ? Comment peut-on être considérés comme immigrés et dangereux après 430 ans ?

Et l’extrait de (1 R 14,7-16) en page 255 qui va dans le même sens : C’est pourquoi je vais faire venir le malheur sur la maison de Jéroboam, j’exterminerai tous les mâles de la famille de Jéroboam, liés ou libres en Israël…

C’est tellement évident cette fixation maladive de tuer les premiers-nés, ou les enfants mâles, que ça discrédite les écrits bibliques à mes yeux. De plus, c’est invraisemblable et incohérent sachant qu’une femme ne peut qu’enfanter en moyenne qu’une fois par année, tandis qu’un homme peut mettre enceinte à lui seul plusieurs femmes. Si tu veux éviter une explosion démographique, ce serait plutôt les enfants de sexe féminin qu’il faudrait tuer. Et le thème revient avec Hérode. Comme quoi le Nouveau Testament est de la même mouture que l’Ancien.

En page 91 : Un fait est certain : la situation générale décrite par la saga de l’Exode – celle d’une immigration de gens qui quittent Canaan pour venir s’installer dans la partie orientale du delta du Nil – est abondamment vérifiée par les découvertes archéologiques et par les textes historiques. Depuis des temps immémoriaux, durant toute l’Antiquité, l’Égypte représentait un lieu de refuge et de sécurité pour les populations de Canaan, chaque fois que la sécheresse, la famine ou la guerre rendaient leur situation insupportable, voire simplement difficile.

L’historien Manéthon et la théorie des Hyksos

En pages 94-95 : Des études ultérieures ont révélé que les noms des rois Hyksos retrouvés sur les inscriptions et les sceaux étaient sémitiques, des régions de l’ouest – par conséquent, cananéens. Les fouilles archéologiques récentes menées dans la partie orientale du delta du Nil confirment cette conclusion. Elles attestent également que l’ « invasion » des Hyksos correspond en réalité à un processus graduel d’immigration de Canaan vers l’Égypte, bien plus qu’à une campagne militaire subite et brutales.

En page 95 : Mais, en dépit de la différence radicale de ton, le parallèle est encore plus frappant entre la saga des Hyksos et le récit biblique des Israélites en Égypte.

En page 101 : La frontière entre Canaan et l’Égypte était donc étroitement contrôlée. [la voie d’Horus] Si une horde d’Israélites en fuite avait traversé les frontières fortifiées du territoire pharaonique, on en aurait retrouvé une trace écrite. […] L’absence d’Israël est totale – que ce soit comme ennemi potentiel de l’Égypte, comme ami, ou comme peuple asservi.

En page 106 : La conclusion – que l’Exode ne s’est pas déroulé à l’époque et de la manière dont la Bible le raconte – semble irréfutable dès lors qu’on examine les découvertes faites sur les sites où les enfants d’Israël sont présumés avoir campé pendant de longues périodes au cours de leurs pérégrinations dans le désert (Nb 33).

En page 108 : Bien plus. D’après la Bible, quand les enfants d’Israël marchèrent à travers le plateau transjordanien, ils durent combattre Moab, Édom et Ammon. […] L’archéologie prouve simplement qu’aucun roi ne se trouvait à Édom pour affronter les Israéliens. La situation est claire, à présent. Les sites mentionnés dans le récit de l’Exode ont bel et bien existé. […] Malheureusement, pour ceux qui sont attachés à l’idée d’un Exode historique, ces sites étaient inhabités au moment précis où ils auraient, parait-il, joué un rôle dans les événements qui ont ponctué la marche dans le désert des enfants d’Israël.

En page 109 : L’histoire de l’Exode réunit tant d’éléments historiques et géographiques appartenant à des époques tellement différentes qu’il est très difficile de déterminer quand ce genre d’événement a pu se produire. Il y a l’éternel rythme migratoire vers et en provenance de l’Égypte dans l’Antique.

En page 110 : C’est précisément ce que suggère l’égyptologue Donald Redford. Dans le texte de l’Exode, les détails géographiques les plus évocateurs et les plus logiques se rattachent au VIIe siècle, ère de prospérité du royaume de Juda, six siècles après l’époque à laquelle les événements contés sont présumés avoir eu lieu.

En page 112 : Certains des noms étranges mentionnés dans l’histoire égyptienne de Joseph présentent une relation évidente avec le VIIe siècle. […] Enfin, tous les lieux qui jouent un rôle important dans l’errance des Israélites étaient bien habités durant le VIIe siècle. Qui plus est, certains d’entre eux le furent uniquement à cette époque.

En page 113 : Les nombreuses références à des lieux et à des événements spécifiques de cette période [VIIe siècle av. notre ère] suggèrent clairement que l’auteur, ou les auteurs, ont intégré dans l’histoire maints détails qui leur étaient contemporains.

En page 114 : Mais comment considérer comme une simple coïncidence le fait que les détails géographiques et ethniques des récits qui concernent à la fois les patriarches et l’Exode portent les marques indubitables d’une composition datant du VIIe siècle av. J.-C. ? Y aurait-il un noyau plus ancien de vérités historiques, ou bien le fondement même des histoires fut-il inventé à cette époque ? Il est évident que la saga de la libération du joug égyptien ne fut pas composée comme une œuvre originale au VIIe siècle av. J.-C. Les grandes lignes de cette histoire étaient certainement connues, comme le prouvent les allusions à l’Exode et è la marche dans le Sinaï présentes dans les oracles des prophètes Amos (Am 2,10 ; 9,7) et Osée (Os 11,1 ; 13,4), qui datent d’un bon siècle auparavant. Ces oracles partageaient le souvenir d’un grand événement historique qui concernait l’Égypte et qui avait pris place dans un passé très lointain. Quel pouvait être ce souvenir ?

J’ai ma réponse : « La Dernière Marche des Dieux » d’Anton Parks. Marche qui part de l’Atlantide, au moment où elle est engloutie, vers l’Égypte.

En page 115 : Il est impossible d’affirmer avec certitude que le récit biblique a été composé à partir des vagues souvenirs d’une émigration en Égypte en provenance de Canaan, suivie d’une expulsion du delta au IIe millénaire. Mais, de toute évidence, l’histoire de l’Exode devait tirer son pouvoir non seulement de traditions plus anciennes adaptées aux détails géographiques et démographiques contemporains, mais encore plus directement de réalités politiques contemporaines. [À cause des ambitions de Juda sous le règne de Josias.]

En page 117 : Durant l’exil à Babylone et au cours des siècles qui suivirent, de nouvelles couches se rajouteront au récit de l’Exode. Mais nous voyons maintenant comment, pendant le VIIe siècle av. J.-C., une tension croissante avec l’Égypte permit à cette composition surprenante de se cristalliser. Par conséquent, la saga de l’Exode d’Israël hors d’Égypte n’est pas une vérité historique, mais elle n’est pas non plus une fiction littéraire.

En page 118 : La pâque juive ne fête pas un événement historique précis, mais une expérience de résistance nationale contre les pouvoirs établis.

3. La conquête de Canaan
pp.119 – 154

En page 119 : Le destin national d’Israël ne pouvait s’accomplir que dans le pays de Canaan. Le livre de Josué nous décrit une campagne militaire éclair au cours de laquelle les tribus israélites défièrent sur le champ de bataille les puissants rois de Canaan et héritèrent de leurs territoires. Il proclame la victoire du peuple de Dieu sur l’arrogance des païens.

Non mais. D’abord, des païens cananéens dont les origines proviendraient, eux aussi, du patriarche Abraham et de son neveu Lot ! Querelles familiales dans les générations des patriarches, suivi d’un exil en Égypte à cause d’une famine, errance dans le désert pendant 40 ans, et là, des guerres contre la famille élargie pour retrouver leur terre de Canaan. Quelle belle promesse !? Je ne dirais qu’une chose si on me demandait conseil : Fuyez YWHW. Ne concluez aucun pacte avec lui. De toute façon, il ne tient pas ses promesses. Et il impose sa loi. Bien sûr, c’est une boutade. Car il y a tout lieu de croire que YWHW n’y soit pour rien dans les tribulations fabriquées par les scribes biblistes sous le règne de Josias.

En pages 119-120 : Mais si, comme nous venons de le voir, l’Exode ne s’est pas déroulé de la manière dont nous le raconte la Bible, qu’en est-il de la conquête ? La question est encore plus embarrassante. Comment une armée de gueux dépenaillés, encombrés de femmes, d’enfants et de vieillards, surgissant du désert après y avoir séjourné pendant des décennies, pouvait-elle se lancer dans l’entreprise d’une invasion aussi redoutablement efficace ?

En page 120 : La saga de la conquête débute par le dernier des cinq livres de Moïse – le Deutéronome – qui nous explique que Moïse, le grand chef, ne sera pas celui qui mènera les enfants d’Israël au pays de Canaan.

En page 125 : Comme pour le récit de l’Exode, le Canaan que nous révèle l’archéologie diffère radicalement de celui que nous dépeint la Bible au moment présumé de la conquête, c’est-à-dire entre 1230 et 1220 av. J.-C.

En page 126 : Dans la Bible, on ne rencontre aucun Égyptien en dehors de l’Égypte ; pas un seul Égyptien n’est mentionné dans les batailles qui se déroulèrent à Canaan. Or, les documents contemporains et les découvertes archéologiques attestent que l’Égypte administrait et surveillait étroitement les affaires publiques de cette contrée.

En page 128 : L’archéologie a découvert des preuves flagrantes de l’importance de la présence égyptienne dans tout le pays de Canaan.

En page 129 : Il est évident que rien ne va plus quand on juxtapose le récit biblique, les preuves archéologiques et les archives égyptiennes.

En page 133 : À commencer par Jéricho. Nous le disions plus haut, les cités de Canaan n’étaient pas fortifiées ; aucune muraille ne pouvait donc s’écrouler. Dans le cas de Jéricho, la situation est encore plus simple, car on n’y décèle pas la moindre trace d’occupation au XIIIe siècle av. J.-C. […] Par conséquent, la fameuse scène des forces israélites, massées derrière l’Arche d’alliance, en train de défiler autour des puissantes murailles, lesquelles s’écroulent quand retentissent les trompettes de guerre, se révèle n’être rien de mieux, pour parler simplement, qu’un mirage romanesque.

Dire que beaucoup de personnes ont fait du millage à partir de ces fameuses « trompettes ». Aujourd’hui, ça continue avec les « trumpettes »… !

Pour expliquer certaines destructions, les auteurs jettent un regard sur la géopolitique et les forces en présence autour de la terre de Canaan : l’Égypte, l’État des Hittites, les Mycéniens. Les Peuples de la Mer seraient venus bousculer cet équilibre des forces en présence. Et tout ça sur fond de crise économique. Évidemment, Canaan n’aurait pas échappé à ce bouleversement.

En page 145 : Notons que ce bouleversement important ne s’est pas déroulé partout de façon soudaine. Les preuves archéologiques témoignent d’une décomposition relativement longue et graduelle de la société cananéenne.

En page 146 : Or, l’archéologie démontre que la destruction de ces villes s’est déroulée à plus d’un siècle d’intervalle. Les raisons possibles incluant l’invasion, des troubles sociaux, ou la guerre civile. Quoi qu’il en soit, on ne peut attribuer leur destruction à une seule armée [celle de Josée], opérant au cours d’une unique campagne militaire.

En page 148 : Cependant, il n’y a aucune raison pour que le récit de la conquête du livre de Josué ne puisse pas, lui aussi, contenir des souvenirs populaires et des légendes qui commémoraient un bouleversement historique qui avait fait date.

En pages 149-150 : L’indice le plus probant que le livre de Josué fut bien écrit à cette époque [VIIe siècle av. J.-C.] nous est fourni par la liste des villes appartenant au territoire de la tribu de Juda (Jos 15,21-62). Cette liste correspond exactement aux frontières du royaume de Juda sous le règne de Josias. […] Depuis longtemps, pour les biblistes, le livre de Josué fait partie intégrante de ce qu’ils appellent l’histoire deutéronomiste, c’est-à-dire la compilation en sept livres de divers matériaux bibliques, du Deutéronome au second livre des Rois, qui fut réalisée durant le règne de Josias. […] Or, le langage et le style particulier, ainsi que le message théologique très strict du Deutéronome, se retrouvent tout au long du livre de Josué.

En page 153 : La lecture et la récitation de ces histoires [livre de Josué] donnaient aux Judéens de la fin du VIIe siècle l’impression de voir leurs vœux les plus profonds ainsi que leur foi religieuse parfaitement exprimés. Pris dans ce sens, le livre de Josué est l’expression littéraire et classique des aspirations et des rêves d’un peuple à une époque et en un lieu donnés. La personnalité surhumaine de Josué évoque le portrait métaphorique de Josias, le prochain sauveur de tout le peuple d’Israël.

En pages 153-154 : Le passage dans lequel Dieu ordonne à Josué de méditer jour et nuit sur le « livre de cette Loi » (Jos 1,8-9) offre un parallèle encore plus frappant avec la description biblique de Josias comme un roi essentiellement concerné par l’étude de la Loi, un roi « tourné vers Yahvé de tout son cœur, en toute fidélité à la Loi de Moïse » (2 R 233,25).

En page 154 : C’est le visage du roi Josias qui se cache derrière le masque de Josué lorsque ce dernier proclame que le peuple d’Israël doit rester totalement séparé des peuples natifs de la région.

4. Qui étaient les Israélites ?
pp.155 – 193

En page 156 : Si, comme le suggère l’archéologie, la saga des patriarches et de l’Exode est un tissu de légendes compilées ultérieurement, s’il n’existe aucune preuve convaincante d’une invasion de Canaan par les enfants d’Israël commandés par Josué, que devons-nous penser des Israélites qui prétendaient former une très ancienne nation ?

En page 157 : Or, à notre grande surprise, l’archéologie révèle que les habitants de ces villages n’étaient autres que les peuplades indigènes de Canaan qui, petit à petit, ont fini par développer une identité ethnique que l’on peut qualifier d’israélite. […] Une fois la conquête de Canaan achevée, le livre de Josué nous informe que « le pays se reposa de la guerre » (Jos 11,23).

Une autre récurrence. Après le sixième jour, Dieu se reposa. Après les guerres, Israël se reposa.

En page 160 : Hormis les combats permanents contre l’idolâtrie, la Bible ne nous dit pratiquement rien sur la vie quotidienne des Israélites.

En page 164 : L’un ou l’autre de ces groupements [Apirou et/ou Shosou] aurait-il été ce mystérieux « Israël », sous une autre appellation ?

Norman,Gottwald, dans sa théorie, parle d’exilés égyptiens qui auraient essaimé le monothéisme d’Akhenaton parmi les Cananéens, ainsi que les nouvelles idées égalitaires.

En page 174 : Il faut également noter – ce qui contraste avec le récit de la Bible, qui fait état d’une guerre perpétuelle entre les Israélites et leurs voisins – que les villages n’étaient pas fortifiés.

En page 175 : Ce qui précède démontre que le souci essentiel des premiers Israélites n’était pas de combattre les autres peuples, mais de lutter contre le terrain rocailleux et hostile, les forêts denses et profondes, les rigueurs d’un environnement souvent imprévisible. […] Les premiers Israélites seraient donc apparus aux alentours de l’an 1200 av. J.-C.

En page 178 : Tout cela tend donc à prouver qu’une large proportion des premiers Israélites avaient précédemment mené l’existence de pasteurs nomades. Mais ces pasteurs nomades étaient en pleine mutation.

En page 179 : Beaucoup de ces premiers Israélites étaient donc, semble-t-il, des nomades qui se sont graduellement convertis en fermiers.

En page 180 : L’une des plus grandes surprises fut de découvrir que cette vague de pasteurs nomades devenus fermiers sédentaires au XIIe siècle av. J.-C. ne constitue pas un phénomène unique.

En pages 186-187 : Le processus que nous décrivons ici est à l’opposé de celui que décrit la Bible : l’émergence d’Israël fut le résultat, non la cause, de l’effondrement de la culture cananéenne. La plupart des Israélites ne venaient pas de l’extérieur de Canaan ; ils étaient indigènes. Il n’y a pas eu d’exode de masse en provenance de l’Égypte. Le pays de Canaan n’a pas été conquis par la violence. […] Les premiers Israélites étaient – comble de l’ironie – d’origine cananéenne !

Ce qui distingue les Israélites des autres Cananéens, c’est que l’on ne retrouve pas d’ossements de porc sur leurs sites.

En page 189 : Lorsque les juifs contemporains observent cette interdiction, ils ne font que perpétuer la plus ancienne pratique culturelle du peuple d’Israël attestée par l’archéologie. […] Nous ne saurons jamais dans quelle mesure les histoires contées dans le livre des Juges perpétuent le souvenir authentique de héros locaux et de conflits villageois, dont la mémoire se serait conservée au cours des siècles sous la forme de ballades épiques et de légendes populaires.

En page 190 : Il est clair que l’interprétation théologique des histoires contenues dans le livre des Juges fut élaborée bien des siècles après les événements que l’ouvrage prétend décrire. […] Ce n’est pas de l’histoire, c’est de la théologie. L’alliance, la promesse, l’apostasie, le repentir et la rédemption forment un cycle dont la séquence se retrouve tout au long du livre des Juges. Le peuple de Juda [sous le règne de Josias], au VIIe siècle av. J.-C., croyait probablement que cette même séquence s’appliquait à lui.

En pages 190-191 : Les biblistes reconnaissent depuis longtemps que le livre des Juges fait partie de l’histoire deutéronomiste, laquelle exprime, de façon grandiose, les espoirs et les aspirations politiques du royaume de Juda, sous le règne de Josias, au VIIe siècle av. J.-C.

En pages 192-193 : Seulement, nous le savons à présent, le portrait émouvant que nous brosse la Bible de ces juges israélites si vertueux – aussi saisissant soit-il – n’a pas grand-chose à voir avec ce qui s’est réellement passé dans les hautes terres de Canaan au début de l’âge du Fer. L’archéologie nous a révélé que la naissance d’Israël n’est pas tant due aux conceptions bibliques tardives sur le péché et la rédemption qu’aux transformations sociales complexes qui ont affecté les populations pastorales des hautes terres de Canaan.

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L'ALERTE LAMBERT à Panthère
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