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ROUND 6 : ANALOGIES ENTRE HORUS (ÉGYPTE ) ET AUTRES HÉROS 1

par panthère58, lundi 04 janvier 2016, 22:01 (il y a 3006 jours) @ panthère58

:-) ANALOGIES ENTRE HORUS (ÉGYPTE) ET D’AUTRES HÉROS PARTIE 1

En noir : résumé, explication, contexte...
En vert : extrait Serge Cazelais, JF, Kiwan
En or : extrait Anton Parks et autres
En bleu : commentaire personnel P(3)58

Pour en savoir plus sur Serge Cazelais : Complément Surprenant #1251 :
http://www.orandia.com/forum/index.php?id=67146
Son site : http://sergecazelais.com/

Club CRÉÉE : Septembre 2006 Salle 609 :
http://www.esoterisme-exp.com/ClubCREEE_pub/Activites2006/609/609-tradition.php#BAT

:-) Source : http://www.orandia.com/forum/index.php?id=67145
:-) Sur Viméo : https://vimeo.com/56182775#at=1933

N.B. Les propos tenus dans ce vidéorandia ont été tenus voilà trois ans. Quoiqu’il en soit, le forum permet la possibilité de rétroréagir pour rectifier, préciser, ajouter, bonifier, nuancer.

Ici, dans cette sixième partie, il est simplement question d’un débat d’opinion sur les analogies entre Horus (Égypte) et les autres héros dont Jésus, un des plus récents, sinon le plus récent d’entre eux.

Kiwan a sa propre opinion basée sur son cheminement, son savoir, ses contacts particuliers.

Serge Cazelais a sa propre opinion basée sur son cheminement, ses études, ses recherches, son travail.

Comme vous tous, j’ai moi aussi ma propre opinion basée sur un cheminement, mes propres réflexions, mes observations, mes questionnements ; basée aussi sur mon jugement et mon discernement à évaluer la cohérence et la vraisemblance de ce que l’on nous impose ou propose, dépendant. Cette opinion est en constante mouvance selon les sources qui se présentent à moi.

Je commence donc par présenter les points de vue exprimés dans ce vidéorandia par Serge Cazelais et Kiwan, parsemés de mes commentaires. Par la suite, j’exposerai les sources qui alimentent ma réflexion, qui soutiennent mes croyances. Et ça va certainement s’échelonner dans le temps. Libre aux inscrits du forum d’y participer ou d’y réagir.

P(3)58 : En bout de ligne, tout le monde est gagnant parce que chacun a sa propre vérité dans sa quête de la Vérité et / ou dans le jeu de la réalité. Bien que cette vérité peut nous avoir été imposée dès notre plus jeune âge, on a la liberté de se la réapproprier ou pas une fois adulte. Parfois, pour plusieurs, la Vie se charge de nous y pousser. Et la valeur du prix est directement lié à cette vérité qui nous transporte et qui nous amène à être à la bonne place, au bon moment et à faire la bonne chose dans ce que l’on est intrinsèquement, à ainsi créer notre quotidien, de nos choix liés à ces croyances. Et ce que l’on expérimentera, si jamais les tribulations pressenties par plusieurs se concrétisent, est aussi lié à cette vérité que l’on entretient consciemment ou inconsciemment.

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Petit Robert (1991) Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française

Analogie : Ressemblance établie par l’imagination (souvent consacrée dans le langage par les diverses acceptions d’un même mot) entre deux ou plusieurs objets de pensée essentiellement différents. V. Association, correspondance, lien, parenté, rapport, relation.

Ici, il est question de possibles liens, ressemblances, correspondances entre des héros essentiellement différents, du moins, en apparence.

1. À 0 :33 :00 du vidéorandia :

Kiwan : Juste une parenthèse Serge, c’est que la dernière fois que l’on a fait affaire ensemble, on était dans la mouvance de Da Vinci Code, si tu te souviens. [Da Vinci Code : 2003]

Serge Cazelais : C’est ça. En fait, la dernière fois que j’ai donné une conférence, je dirais chez vous, Richard, dans l’une de tes activités, c’est au Cégep de Maisonneuve, et le deuxième invité nous parlait justement de cette question-là des analogies entre Jésus et de nombreux héros, que ce soit Krishna, Horus, Dionysos et plusieurs autres. Et l’autre conférencier nous parlait de manipulations. En fait, le cœur de son message c’était ça, de dire qu’on était manipulé depuis 2000 ans, que l’histoire de Jésus n’était que le plagiat de l’histoire d’Horus et de Krishna et d’autres héros. Puis on avait débattu un peu à la fin. [Conférence Septembre 2006, Salle #609 du Club CRÉÉE]

Kiwan : Et il y avait à la même époque, un livre écrit par un Torontois, je pense, un type de l’Ontario. [...] Il y avait aussi Acharya...

Tom Harpur et son livre : The Pagan Christ (2004)

[image]

En français : Le Christ païen, Retrouver la lumière perdue, préface de Jacques Languirand

[image]

Lien : http://www.amazon.ca/Christ-pa%C3%AFen-Le-Tom-Harpur/dp/2764603630

Extrait : Longtemps avant l''ère chrétienne, les Égyptiens, comme d''autres peuples, croyaient en la venue imminente d''un Messie, fruit d''une naissance virginale, en une Madone à l''enfant, au Verbe fait chair. Les premières Églises ont fait de ces dogmes les fondements mêmes de la foi chrétienne, tout en occultant leurs origines. Ce qui avait d''abord été conçu comme un système universel de croyances, basé sur le mythe et l''allégorie, s''est transformé, entre les mains de groupes ultraconservateurs farouchement attachés à la lettre plutôt qu''à l''esprit, en une institution figée et dogmatique. Dans son livre le plus audacieux et le plus original, Tom Harpur fait sortir de l''ombre un corpus religieux universel basé sur la sagesse antique que l''Église avait choisi d''oublier. Son message est clair : notre attachement aveugle à une interprétation littérale de l''Écriture est en train de tuer le christianisme. Seul un retour à une religion ouverte, qui prône que le Christ est en chacun de nous, nous permettra de comprendre qui nous sommes et ce à quoi nous sommes destinés. À cette époque où la figure du Christ exerce une fascination renouvelée, ce livre propose une approche vivifiante de la foi et un christianisme véritablement spirituel.

Qui est Tom Harpur ?

[image]

Lien #1 : http://www.tomharpur.com/biography/

Extrait : He:

01. Won several scholarships at The University of Toronto including the Jarvis Scholarship in Greek and Latin; The Maurice Hutton Scholarship in Classics; The Sir William Mulock Scholarship in Classics; and the Gold Medal in Classics.

02. Attended Oxford University on a Rhodes Scholarship 1951-1954.

03. Studied theology and tutored in Greek at Wycliffe College, University of Toronto, 1954-56. Won prizes in homiletics and Greek.

04. Won full colours in rugger at U of T and an ice hockey Blue at Oxford.

05. Began career as an Anglican priest at St. Margaret's-in-the-Pines, West Hill, Ontario (1957-1964).

06. Professor of New Testament at University of Toronto (Toronto School of Theology) from 1964 to 1971.

07. Fellow of the Religious Public Relations Council (USA).

08. Awarded The Silver Medal for Outstanding Journalism by the State of Israel in 1976.

09. Listed in U.S. Who's Who in Religion, Canadian Who's Who, and the most recent edition of Men of Achievement, (Cambridge, England).

Has appeared on major television and radio networks. Was host of the following shows, all based on his books by the same names:

1. a 10-part series on Vision TV, City TV and The Learning Channel called "Life After Death"

2. a weekly hour-long interview programme, "Harpur's Heaven and Hell"

3. a 12-part series on Vision TV: "The Uncommon Touch"


Ses livres : (10 d’entre eux ont été des best-sellers canadiens) :

01. Born Again (Thomas Allen Publishers)
02. There Is Life After Death (Thomas Allen Publishers)
03. Water Into Wine (Thomas Allen Publishers)
04. Living Waters (Thomas Allen Publishers)
05. The Spirituality of Wine (Northstone Publishing)
06. The Pagan Christ (Thomas Allen Publishers)
07. Harpur's Heaven and Hell (Oxford)
08. For Christ's Sake (Oxford)
09. Always on Sunday (Oxford)
10. Communicating the Good News Today (Lancelot)
11. Life After Death (M&S)
12. God Help Us (M&S)
13. The Uncommon Touch (M&S)
14. The God Question (Lancelot)
15. The Divine Lover (Lancelot)
16. Harpur vs. Hancock (Lancelot)
17. Would You Believe (M&S) (published in the U.S. as The Thinking Person's Guide to God, Prima Press)
18. Prayer - The Hidden Fire (Northstone Publishing)
19. Prayer Journal (Northstone Publishing)
20. Finding the Still Point - A Spiritual Response to Stress (Northstone Publishing)

Lien #2 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tom_Harpur

Extrait : Thomas Tom Harpur (né en 1929, Scarborough, Ontario, Canada) est un auteur canadien, animateur de télévision, journaliste et théologien anglican.

Biographie

Harpur complète son éducation à l'Université de Toronto où il mérite plusieurs bourses. Entre 1954 et 1956, il étudie la théologie au Wycliffe College à l'Université de Toronto et reçoit des prix pour la maîtrise du grec et pour l'« homiletics », c'est-à-dire l'application des principes de la rhétorique à la théologie.

Harpur a été ordonné prêtre anglican. De 1957 à 1964, il fait partie de la Congrégation de St.-Margaret's-in-the-Pines, à Scargorough en Ontario et il travaille en servant de prêtre pour la Communauté de West Hill. De 1964 à 1971, Harpur est professeur du Nouveau Testament à l'Université de Toronto, pour l'École de théologie de Toronto.

Harpur est mieux connu pour son travail au quotidien Toronto Star, pendant 30 ans dont douze ans à titre de responsable pour la religion. Depuis qu'il a quitté ce poste en 1984, il a continué de contribuer au journal en maintenant une rubrique pour toutes les question d'éthique et de religion. Harpur est aussi l'auteur de plusieurs livres sur la religion et la théologie. Il a animé plusieurs programmes de radio et de télévision touchant ces sujets.

Harpur pense qu'il n'y a pas d'évidence de l'existence de Jésus. Il perçoit plutôt le Christianisme à travers ses racines païennes. Il affirme que la Bible devrait être interprétée de manière allégorique plutôt que de manière littérale.

Son ouvrage Le Christ païen a été traduit en français (Fayard, 2005).

La critique de son livre :

Lien #1 : http://www.aprum.umontreal.ca/Livres/Durand.htm

Extrait : Lors de l'assemblée générale du mois de juin, plusieurs collègues m'ont parlé du livre de Tom Harpur, Le Christ païen (Fayard, 2005) dont les journaux avaient abondamment parlé. Les jours suivants, je me suis empressé de le lire. Voici quelques commentaires, moins à titre de croyant qu'à titre de théologien ayant quelques connaissances sur l'histoire des religions et sur l'exégèse.

Thèse

La religion catholique a été inventée aux IIIe et IVe siècles par ceux qu'on appelle les Pères de l'Église, en reprenant ce qui existait depuis des siècles chez tous les peuples sous formes de mythes et en l'appliquant à un homme historique, Jésus le nazaréen.

Développement

1. Tous les récits, miracles, paraboles qu'on trouve dans les Évangiles existent depuis des millénaires dans les cultures anciennes, surtout l'Égypte. Ils sont intégrés, sous forme de mythes, à une religion intérieure, cosmique. Chaque être humain est une parcelle de Dieu, chacun a un Christos intérieur à développer, y compris en se réincarnant, suivant le rythme de la nature qui se renouvelle sans cesse. Il existait, à l'origine, une seule religion, cosmique qui, peu à peu, s'est détériorée au cours des âges, mais dont on trouve les éléments fondamentaux dans les écrits de l'Égypte ancienne (p. 49).

2. Les Pères de l'Église aux IIIe et IVe siècles ont appliqué cela à l'homme Jésus. Ils ont fait d'une religion intérieure et universelle une religion historique, insensée, pleine de fables inacceptables. Pour ce faire, ils ont interprété de manière erronée et délibérément mensongère les textes de l'Évangile, et inventé les faits et doctrines dont ils avaient besoin pour convaincre et asservir les masses.

3. Dans les faits, Jésus n'a jamais existé. Les textes des auteurs profanes qui en parlent sont des fabrications ajoutées. Les Apôtres représentent les douze signes du zodiaque. Les textes de l'Ancien Testament, eux-mêmes n'ont aucun caractère historique : « Ils sont strictement allégoriques et leur véritable signification se cache sous la surface » (p. 166). Les références à l'esclavage en Égypte ou à l'exil, par exemple, doivent être comprises en réalité comme « la captivité » de l'âme humaine dans la matière (p. 166). Saint Paul, par contre, est un personnage historique, mais il ne connaît pas l'existence historique de Jésus : le Christ dont il parle, « c'est le christ mystique connu à travers tous les âges, le christ dit païen » (p. 227).

4. L'avenir du christianisme est dans le retour à la religion intérieure universelle, cosmique, païenne. Il n'y a qu'une chose d'essentiel, la présence de l'essence divine dans chaque être humain qui demande à se développer. « Jésus était et demeure le symbole dramatique suprême de la divinité qui réside en chacun de nous » (p. 235). « Nous sommes devenus étrangers au royaume spirituel d'où nous sommes venus originellement et où nous retournerons un jour » (p. 250).

Analyse

Le livre se présente sous forme de témoignage, celui d'un ancien pasteur anglican qui a enfin découvert la vérité. Il essaie manifestement de convaincre et convertir. Il affirme des choses d'une manière catégorique qui frôle l'indécence (« il est évident que »... « preuves incontestables »... «sans l'ombre d'un doute »). Il contient des répétitions lassantes (par exemple, il affirme trois fois que les chrétiens ont brûlé la bibliothèque d'Alexandrie).

Pour l'Égypte, Harpur se fie à trois auteurs du XIXe et du début du XXe siècle qu'il cite à pleines pages. Les noms de ces auteurs n'apparaissent pas dans le recueil officiel des égyptologues (M.L Bierbrier's Who Was Who , 1995). L'auteur ne donne presque jamais de références précises des livres égyptiens, et jamais dans des éditions savantes, en sorte qu'il est très difficile de vérifier ses dires. De toute manière, sa compréhension des religions égyptiennes contredit ce que disent les égyptologues, par exemple, sur la date des manuscrits, la nature du Dieu Horus, le type de monothéisme.

Il est vrai que le christianisme a beaucoup emprunté à l'Ancien Testament et à la culture religieuse ambiante, que les Évangiles ont été écrits dans un but catéchétique et contiennent une part de mythes, mais de là à nier tout caractère historique au peuple juif, à l'existence de Jésus et à la foi des premiers chrétiens, il y a une marge inacceptable. L'auteur disqualifie bien vite les quatre évangélistes, et les auteurs profanes (Pline, Tacite, Suétone, Josèphe) qui attestent l'existence de Jésus. Il semble tout ignorer de la recherche exégétique des cent dernières années, notamment des études scientifiques modernes sur la composition des évangiles.

Il est vrai aussi que les Pères des IIIe et IVe siècles ont fait des choix dans les écrits et idées répandus. Ils ont brûlé des livres considérés comme hérétiques ; cependant la bibliothèque d'Alexandrie a été cinq ou six fois la proie des flammes, d'abord en 89 avant J.-C. par Ptolémée, puis en 48 par les Romains et la dernière fois en en 691 par les Arabes. Ils ont exprimé la doctrine dans le vocabulaire et la philosophie grecs par souci d'inculturation, mais déjà l'essentiel était fixé. Contrairement à ce que prétend l'auteur, Paul affirme plusieurs fois le fait historique de Jésus : sa naissance qui le fait homme et descendant de David (Ga 4,4; Rm 1,3), le dernier repas pris avec ses disciples (1 Co 11,23-29), sa mort et mise au tombeau (Ph 2,8; 1Co 2,2) et sa résurrection (1 Co 15, 3-4). Irénée de Lyon est lui aussi très ferme, contrairement à ce qu'écrit Harpur.

Le livre insiste par ailleurs sur la richesse des mythes, l'importance des rituels et célébrations, le souci d'une spiritualité profonde. Mais son interprétation des religions anciennes et ses critiques du christianisme lui enlèvent presque toute valeur. Bref, si l'auteur s'était limité à exposer sa conception de la spiritualité et de la religion, on pourrait apprécier son livre. Celles-ci rejoignent le courant religieux du gnosticisme, connu depuis longtemps et aujourd'hui populaire dans certains milieux.

Lien #2 : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/77807/a-propos-du-christ-paien-rien...

Extrait : À propos du «Christ païen» - Rien de nouveau sous le soleil

Un écrit dans la tradition gnostique

26 mars 2005 |Alain Gignac | Éthique et religion

À l'approche de Pâques surgit Le Christ païen de Tom Harpur. Voilà qu'un éditeur québécois s'intéresse au Christ au point de faire traduire un livre. Livre auquel un libraire accole par ailleurs le label « Coup de cœur ». Coup de foudre ou coup fumant ? Déjà, la rumeur s'active : « Un livre décapant, ressourçant, libérateur ! » « Un livre sulfureux, scandaleux, malhonnête ! » Qu'en est-il ?

La thèse du livre est double. D'une part, «la doctrine chrétienne n'est rien d'autre qu'un égyptianisme retapé et mutilé » (34). Rien de nouveau sous le soleil que le christianisme. Dans la religion égyptienne, l'essence de la spiritualité universelle et intemporelle est mieux décrite et sous une forme plus originelle. La quête spirituelle véritable, dégagée de sa superstition chrétienne, consiste en l'avènement du Christ intérieur en chaque humain. D'autre part, la figure historique de Jésus de Nazareth est une invention de l'institution ecclésiastique des IIIe et IVe siècles pour s'assurer le contrôle des masses ignorantes. Ce qui était une fable mythique à haute teneur spirituelle est devenu, dans la version définitive et tardive des Évangiles, un récit naïf, littéraliste, sanglant et absurde.

Le livre de Harpur se présente comme un plaidoyer passionné (un coup de cœur !) sous forme de témoignage : après avoir longtemps résisté, l'auteur affirme avoir trouvé une interprétation lumineuse de Jésus qui, loin d'ébranler le christianisme, est capable de le régénérer. La rhétorique répétitive du livre cherche à persuader et non à convaincre. « Hors de tout doute », « assurance totale », « ce que personne ne peut contredire » : les affirmations sont à l'emporte-pièce. Au christianisme intolérant qui a incendié la bibliothèque d'Alexandrie (accusation répétée à deux reprises), l'auteur oppose donc un Christ païen tout aussi absolu et totalitaire que celui qu'il dénonce.

Le faux et le vrai

À quelles sources scientifiques puise l'auteur ? La recherche en sciences des religions (particulièrement sur le Jésus historique et sur la religion égyptienne) est ignorée. Harpur s'appuie plutôt sur un trio peu connu d'auteurs (Godfrey Higgins, Gerald Massey et Alvin Boyd Kuhn), dans la mouvance de la théosophie. Certains arguments étymologiques étonnent par leur fantaisie (Jésus et Matthieu seraient des noms égyptiens). Les citations sont la plupart du temps sans référence, hors contexte, et souvent détournées de leur visée originelle. Ainsi, Irénée de Lyon et Albert Schweitzer auraient dénié l'historicité de Jésus. On pourrait aussi donner l'exemple du traitement subi par Augustin, maître Eckhart, Grégoire de Naziance, etc. (Ici, l'universitaire que je suis doit faire son mea-culpa : qu'en est-il de la diffusion des acquis de la réflexion scientifique en sciences des religions et en théologie auprès du grand public ?)

Pourtant, beaucoup d'affirmations sont justes : influences des autres religions sur le christianisme, qui n'est pas né en vase clos ; utilisation du langage mythique dans la Bible ; intérêt du mythe pour énoncer une vérité religieuse ; importance de la croissance spirituelle personnelle. Ce qui pose problème, c'est l'exagération de la thèse, en ses deux faces : l'originalité de la religion juive d'où surgit le christianisme est occultée ; la réalité de la mort de Jésus, pourtant capitale pour le témoignage du Nouveau Testament, est niée. L'existence historique de Jésus de Nazareth, comme celles de Socrate ou de Siddartha Gautama (le bouddha) est certes difficile à saisir. Mais même les tenants d'une interprétation minimaliste des données (comme les animateurs du fameux Jesus Seminar) admettent l'historicité de Jésus.

Rien de nouveau sous le soleil ? L'interprétation du Christ dans une ligne gnostique est aussi vieille que le christianisme. Dès Irénée de Lyon, deux tendances s'affrontent, l'une insiste sur le destin historique de Jésus de Nazareth, l'autre sur le don de l'esprit. Qu'est-ce qui sauve, la mort de Jésus ou l'expérience spirituelle ? Les écrits du Nouveau Testament eux-mêmes cherchent à articuler les deux aspects, les évangiles insistant peut-être plus sur le premier, et les lettres de Paul, sur le second. Or, contrairement à ce que dit Harpur, même si Paul de Tarse s'intéresse peu aux détails de la vie de Jésus ou à son enseignement, cela n'est pas nié (voir la mise au tombeau de 1Co 15,3, la naissance juive de Jésus en Ga 4,4 et le denier repas en 1Co 11,23).

À venir: partie 2 : infos sur Acharya S/D.M. Murdock
(l'autre auteure évoquée par Kiwan)

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L'ALERTE LAMBERT à Panthère
http://www.orandia.com/forum/index.php?id=206908

P(3)58

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